Au cours des six prochains mois la réalité géopolitique que nous connaissons aujourd'hui risque de changer radicalement. Pourquoi six mois, parce qu'au mois de novembre se dérouleront les élections américaines et que beaucoup d'événements dont nous sommes les témoins en ce moment sont liés d'une manière directe ou indirecte à la stratégie du président Barack Obama. Nul ne peut affirmer aujourd'hui s'il sera réélu ou battu, même si on a appris cette semaine le nom du candidat républicain Mit Romney, peu connu à l'étranger mais populaire aux Etats-Unis. Les sondages annoncent une bataille serrée pour ce scrutin. Sur le plan intérieur la cote de Barack Obama est plutôt basse, car les réformes promises ont été, pour certaines, ajournées et celles adoptées n'ont pas amené les résultats escomptés. La liquidation de Ben Laden a donné un certain crédit au candidat sortant, mais ces bénéfices s'estompent petit à petit et les développements aussi bien au Proche-Orient qu'en Afghanistan ne jouent pas en sa faveur. Les résultats des différentes élections après le printemps arabe sont plus que décevants pour celui qui souhaitait démocratiser le monde musulman. Le bilan du premier tour des présidentielles en Egypte est une véritable catastrophe pour Obama car le choix doit se faire entre un mauvais ancien premier ministre de Moubarak et le candidat des Frères musulmans. En Syrie la guerre civile fait rage et l'impuissance des puissances occidentales devient chaque jour plus révoltante, au vu des massacres perpétrés. Or c'est Barack Obama qui négocie en direct ce dossier avec les russes et refuse de soutenir les initiatives d'autres pays, comme la France et l'Arabie Saoudite d'intervenir pour abattre le régime de Bachar el Assad. De plus, les Etats-Unis ont commis face à la Russie l'erreur de lier le destin de la Syrie à celui de l'Iran et de la négociation sur le développement nucléaire. Autrement dit dans cette guerre entre les Sunnites d'un côté et les Chiites et les Alaouites de l'autre, Obama se trouve obligé de faire des concessions sur l'Iran s'il veut résoudre le problème syrien et de ne pas soutenir les opposants d'Assad s'il veut obtenir un compromis avec Téhéran. Si l'accord signé au Yemen pour le départ d'Abdallah Salah, qui a trouvé refuge aux Etats-Unis, doit servir de modèle pour la solution pour la crise syrienne, on en voit aujourd'hui les fruits avec les attentats meurtriers d'infiltrés d'Al Qaïda dans l'armée yéménite qui ont fait plus de cent morts il y a quelques jours. Israël semble avoir été contraint à renoncer pour l'heure à l'option militaire, en tout cas jusqu'à l'élection américaine de novembre, mais continue malgré tout ses efforts pour enrayer les projets nucléaires d'Ahmadinedjad.
Sera-t-il encore temps d'agir si d'aventure un locataire "normal" s'installait à la Maison Blanche dans six mois?
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