La réélection prévisible de Barack Obama est-elle une mauvaise nouvelle pour Israël? Cette question nous interpelle forcément au lendemain des résultats du scrutin américain. La réponse à cette interrogation n'est pas simple. Le locataire de la Maison Blanche a le choix entre deux attitudes: la première consisterait à profiter du fait qu'il a maintenant les mains libres pour les quatre années à venir en imposant à Israël et aux Palestiniens un accord selon sa vision du conflit. La profonde inimitié qui règne entre Obama et Netanyahou n'est pas à cet égard de bon augure, d'autant que le Premier ministre israélien a ouvertement affiché sa préférence pour le candidat républicain. Cependant la seconde éventualité qui s'offre à Obama pour ce second mandat est différente. En effet, son action en politique intérieure, notamment sur les questions économiques et sociales, a été violemment critiqué au cours de la campagne électorale, y compris dans son propre camp. Avec un chômage qui atteint les 8% et les légers signes d'une relance pour sortir de la crise, le deuxième président démocrate réélu pour un second mandat depuis la seconde guerre mondiale, après Clinton, et aura à cœur d'améliorer son bilan. Le conflit arabo-israélien est apparu au cours de cette campagne comme un enjeu secondaire, même lorsque les questions géopolitiques ont été abordées et le président ne dispose pas d'une majorité à la Chambre des représentants, avec laquelle il doit composer en matière de politique étrangère. Obama a obtenu environ deux tiers des voix de la communauté juive, entièrement solidaire de l'Etat d'Israël. Par ailleurs, il semble évident que le dossier iranien inquiète Washington et que le temps presse, à peine un an avant l'enrichissement d'uranium permettant l'obtention de l'arme atomique. En outre, les situations de guerre civile en Syrie et au Yemen sont bien plus alarmantes pour le monde occidental que le gel actuel des négociations entre Israël et l'Autorité palestinienne dont la légitimité s'affaiblit chaque jour. Les élections en Israël au mois de janvier et la formation d'une nouvelle coalition ne permettront pas la reprise d'un dialogue entre les partenaires avant le printemps 2013 dans le meilleur des cas. Il n'est donc pas certain que le dossier israélo-palestinien soit une priorité pour Obama au cours de son second mandat. Même si on peut avoir de sérieux doutes sur un changement de politique vis-à-vis des Frères musulmans et de l'Iran, un retour à la raison n'est jamais impossible, yes he can !
Michael Bar-Zvi Kaf Guimel 5773
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