La campagne pour l'élection de la dix-neuvième Knesset a officiellement commencé en Israël depuis quelques jours avec le dépôt des listes auprès de la commission électorale. Lors du prochain scrutin, trente-quatre partis se présentent au suffrage des électeurs, dont quatorze déjà représentés au Parlement sortant et vingt nouvelles listes. En principe, le 20 mars 2013, au plus tard, le trente-troisième gouvernement de l'Etat d'Israël devra être formé et présenté à la Knesset pour prêter serment. Jusqu'à cette date, le gouvernement actuel est considéré comme un gouvernement de transition, qui ne peut être renversé et dont aucun des membres ne peut démissionner. On peut se féliciter de la vitalité de la démocratie israélienne, du pluralisme maximal des partis politiques, et de la liberté qui s'expriment à chaque échéance électorale. Cependant force est de constater que chaque scrutin éloigne de plus en plus le peuple de la classe politique tant il s'en dégage une impression, pour ne pas dire une odeur, nauséabonde. A cet égard, les élections de janvier 2013 ont, sans aucun doute, dépassé toutes les bornes de l'honnêteté, de l'intérêt public, et de la morale en général. Le phénomène le plus saillant de cette campagne est celui des transfuges, qui n'est pas nouveau dans la vie politique israélienne, mais qui n'avait jamais atteint un tel degré de cynisme. Lorsque la démocratie se transforme en "sondocratie", on ne peut que tirer une seule conclusion: le système politique sur lequel repose le régime est malade: malade de ses institutions, malade de ses acteurs, malade de son fonctionnement. Au-delà de ce triste constat, on se demande alors comment sont prises les décisions, sur quel socle reposent-elles, quelles intentions les animent ? Il semble, qu'à moins d'une énorme surprise, les futures élections n'apporteront que de maigres changements dans les contours de la carte politique israélienne. Les espoirs de voir se dessiner une coalition qui permettrait une réforme du système politique ont peu de chance de voir le jour, au vu des tentatives précédentes et des échecs récurrents des partis dits centristes, dont l'histoire montre qu'ils n'ont jamais réussi à dépasser la guerre des égos surdimensionnés de ses multiples dirigeants. Les politologues pourraient peut-être expliquer la lente évolution de la société israélienne. En quatre décennies, la méritocratie, qui permettait, par exemple, à des généraux de servir leur pays dans l'arène politique, est devenue une médiocratie ou plutôt une médiacratie, où le plus important est d'avoir sur sa liste un ancien journaliste, une star ou une célébrité. Pourquoi pas me direz-vous ? Oui, à condition de prendre les meilleurs, mais je ne suis pas certain que ce soit le cas…
Michaël Bar-Zvi Kaf Tet Kislev 5773
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