Israël commémore depuis hier soir Yom Hazikaron, le Jour du souvenir en l’honneur des combattants de Tsahal morts au combats et des victimes du terrorisme.
Une sirène a retenti dans tout le pays hier soir à 20 heures et une autre ce matin à 11 heures. Israël honore la mémoire de 25.578 garçons et filles tombés pour l’Etat depuis sa création, 23.085 soldats et soldates et 2493 personnes tuées au cours d’hostilités (attentats, missiles, etc…)
Les commémorations sont d’un ordre comme il n’en existe dans aucun pays dans le monde. Yom Hazikaron est un jour ouvré, on travaille jusqu’en début d’après-midi afin de ne pas en faire un jour de vacances. On se recueille au travail, à l’armée, dans les cimetières, sur les places, sur les lieux où sont organisées les centaines de commémorations dans tout le pays le soir et le matin.
Comme pour Yom Hashoa une semaine plus tôt, les télévisions interrompent leur programme pour ne laisser place qu’aux commémorations, fils ou émissions qui rappellent le souvenir des disparus.
Chaque famille se sent touché dans un pays qui n’a toujours pas trouvé la paix et la sérénité. Le soir d’Erev Yom Hazikaron, la télévision diffuse aussi des courts métrages où les familles qui ont perdu un être cher témoignent.
C’est un jour unique en Israël, extrêmement émouvant, qui n’a pas d’équivalent ailleurs dans le monde.
Depuis l’an dernier, 92 personnes se sont ajoutées à la liste des personnes honorées qui ne reviendront plus : 37 soldats de Tsahal, 12 victimes des forces de sécurité, 43 anciens combattants handicapés de Tsahal qui sont morts en raison de leur handicap et ont été reconnus au cours de l’année comme des soldats tombés au combat et les victimes du terrorisme, notamment ceux qui ont été tués par les missiles envoyés depuis la bande de Gaza (le dernier missile date d’il y a une semaine, le soir de Yom Hashoa).
Cette année Yom Hazikaron pour les combattants de Tsahal et les victimes du terrorisme intervient alors que se poursuit la polémique sur ceux qui ne servent pas dans l’armée, de plus en plus nombreux, en particulier dans certaines communautés, parmi les Arabes israéliens et les Juifs haredim.
En revanche, la communauté druze d’Israël (en dehors néanmoins des Druzes du Golan, qui restent fidèles à Bachar al Assad) est connue pour être l’une de celles qui ont le plus donné à l’armée et à Israël.
392 Israéliens druzes ont été tués pendant leur service dans l’armée israélienne, et les Druzes ont servi dans toutes les guerres du pays.
La communauté druze d’Israël a déclaré par la voix de ses représentants être fière de prendre part à la fois au jour du Souvenir et à la Journée de l’Indépendance d’Israël qui suit tout de suite après, s’identifiant en tant que partie intégrante à l’Etat, et dont les membres ont servi dans toutes les guerres de son histoire.
Selon le Bureau central des statistiques, il y a environ 130.000 Druzes en Israël.
Parmi eux, 20.000 vivent sur le Golan et sont considérés comme distincts en termes de loyauté nationale car ils ont tendance à s’identifier avec la Syrie, par opposition à Israël.
L’ethnie et la religion druzes sont originaires du 11ème siècle et se revendiquent d’une émanation d’une dynastie chiite ismaélite fatimide en Egypte dont le chef était Al-Hakim bi-Amr Allah, considéré comme une figure divine messianique.
Les Druzes sont ensuite partis vers le nord et se sont installés dans la région que constituent aujourd’hui le Liban, la Syrie, la Jordanie et Israël.
Amal Nasser Eldin, directeur de la communauté druze du "Yad Center Lebanim" dans le village de Al-Karmel Daliyat et membre de la Knesset pour le Likoud entre 1977 et 1988 a déclaré : "Les Druzes ont été les seuls qui ont dit oui aux Juifs lorsqu’ils ont été encerclés et attaqués par les armées arabes". "Il y avait des accords entre les Juifs et les Druzes avant l’existence de l’Etat d’Israël", a-t-il ajouté.
Le Centre Yad Lebanim druze fondé en 1982 se charge des droits et des souvenirs de soldats druzes tombés au combat. Eldin avait conclu un accord avec Menahem Begin quand il était à la tête de l’opposition, afin d’améliorer les conditions de la communauté druze et a rejoint le Likoud en 1977, et a été élu à la Knesset cette même année.
Interrogé par le Jerusalem Post sur ce dont il se souvenait de la guerre de 1948, il a répondu : "Je me souviens que les Arabes ont dit qu’ils jetteraient les juifs à la mer et qu’ils sont venus avec toutes leurs armes, quand il n’y avait que 600.000 Juifs dans le pays", soulignant que "les Druzes se tenaient avec les Juifs .... Vous devez comprendre que les Juifs ne sont pas seuls, mais avec les Druzes ".
Le fils d’Eldin, Lutfi, est lui-même tombé dans une bataille en servant Israël dans le sud en 1969. L’un de ses petit-fils, également nommé Lutfi est lui aussi tombé au cours de l’opération à Gaza en 2008 tandis qu’un autre fils, nommé Saleh, a été capturé et fait prisonnier par le Hamas en 1995.
Eldin a deux autres descendants engagés, l’un qui vient de terminer son service militaire et un autre qui est en passe de rejoindre l’Armée de l’Air d’Israël. Aujourd’hui, tous les postes sont ouverts aux Druzes dans l’armée.
Yad Lebanim est aussi une école de préparation militaire, de préparation des jeunes druzes pour leur service militaire.
En 1956, le service militaire est devenu obligatoire pour les populations druzes et Circassiennes (des musulmans non arabes).
Interrogé sur ce qu’il pensait de l’actuel débat dans la société israélienne concernant les haredim et les Arabes dans l’armée, Eldin a indiqué que les Arabes ne devraient pas être forcés de servir parce qu’ils "ont de la famille de l’autre côté", mais devraient faire un service national. Quant aux haredim, il a affirmé qu’il n’y a aucune excuse pour eux à ne pas servir dans l’armée, et qu’ils doivent aussi apprendre une profession.
Et concernant ceux qui obtiennent une dérogation pour l’étude de la Torah, il a souligné que les Druzes ont aussi une entente selon laquelle 15% d’entre eux se voient accordés des exemptions pour l’armée en faveur d’études religieuses.
Interrogé sur la différence entre les Druzes du Golan et dans le reste d’Israël, Eldin a indiqué que les Druzes israéliens étaient une "partie inséparable de l’Etat", mais que les Druzes du Golan ont de la famille en Syrie. Toutefois il a précisé que tous les Druzes sont les mêmes, comme les Juifs.
Au sujet de la guerre en Syrie il a déclaré : "La Syrie est un pays ennemi, avec ou sans Assad."
Misha Uzan - JForum / Correspondant spécial en Israël
Les commémorations sont d’un ordre comme il n’en existe dans aucun pays dans le monde. Yom Hazikaron est un jour ouvré, on travaille jusqu’en début d’après-midi afin de ne pas en faire un jour de vacances. On se recueille au travail, à l’armée, dans les cimetières, sur les places, sur les lieux où sont organisées les centaines de commémorations dans tout le pays le soir et le matin.
Comme pour Yom Hashoa une semaine plus tôt, les télévisions interrompent leur programme pour ne laisser place qu’aux commémorations, fils ou émissions qui rappellent le souvenir des disparus.
Chaque famille se sent touché dans un pays qui n’a toujours pas trouvé la paix et la sérénité. Le soir d’Erev Yom Hazikaron, la télévision diffuse aussi des courts métrages où les familles qui ont perdu un être cher témoignent.
C’est un jour unique en Israël, extrêmement émouvant, qui n’a pas d’équivalent ailleurs dans le monde.
Depuis l’an dernier, 92 personnes se sont ajoutées à la liste des personnes honorées qui ne reviendront plus : 37 soldats de Tsahal, 12 victimes des forces de sécurité, 43 anciens combattants handicapés de Tsahal qui sont morts en raison de leur handicap et ont été reconnus au cours de l’année comme des soldats tombés au combat et les victimes du terrorisme, notamment ceux qui ont été tués par les missiles envoyés depuis la bande de Gaza (le dernier missile date d’il y a une semaine, le soir de Yom Hashoa).
Cette année Yom Hazikaron pour les combattants de Tsahal et les victimes du terrorisme intervient alors que se poursuit la polémique sur ceux qui ne servent pas dans l’armée, de plus en plus nombreux, en particulier dans certaines communautés, parmi les Arabes israéliens et les Juifs haredim.
En revanche, la communauté druze d’Israël (en dehors néanmoins des Druzes du Golan, qui restent fidèles à Bachar al Assad) est connue pour être l’une de celles qui ont le plus donné à l’armée et à Israël.
392 Israéliens druzes ont été tués pendant leur service dans l’armée israélienne, et les Druzes ont servi dans toutes les guerres du pays.
La communauté druze d’Israël a déclaré par la voix de ses représentants être fière de prendre part à la fois au jour du Souvenir et à la Journée de l’Indépendance d’Israël qui suit tout de suite après, s’identifiant en tant que partie intégrante à l’Etat, et dont les membres ont servi dans toutes les guerres de son histoire.
Selon le Bureau central des statistiques, il y a environ 130.000 Druzes en Israël.
Parmi eux, 20.000 vivent sur le Golan et sont considérés comme distincts en termes de loyauté nationale car ils ont tendance à s’identifier avec la Syrie, par opposition à Israël.
L’ethnie et la religion druzes sont originaires du 11ème siècle et se revendiquent d’une émanation d’une dynastie chiite ismaélite fatimide en Egypte dont le chef était Al-Hakim bi-Amr Allah, considéré comme une figure divine messianique.
Les Druzes sont ensuite partis vers le nord et se sont installés dans la région que constituent aujourd’hui le Liban, la Syrie, la Jordanie et Israël.
Amal Nasser Eldin, directeur de la communauté druze du "Yad Center Lebanim" dans le village de Al-Karmel Daliyat et membre de la Knesset pour le Likoud entre 1977 et 1988 a déclaré : "Les Druzes ont été les seuls qui ont dit oui aux Juifs lorsqu’ils ont été encerclés et attaqués par les armées arabes". "Il y avait des accords entre les Juifs et les Druzes avant l’existence de l’Etat d’Israël", a-t-il ajouté.
Le Centre Yad Lebanim druze fondé en 1982 se charge des droits et des souvenirs de soldats druzes tombés au combat. Eldin avait conclu un accord avec Menahem Begin quand il était à la tête de l’opposition, afin d’améliorer les conditions de la communauté druze et a rejoint le Likoud en 1977, et a été élu à la Knesset cette même année.
Interrogé par le Jerusalem Post sur ce dont il se souvenait de la guerre de 1948, il a répondu : "Je me souviens que les Arabes ont dit qu’ils jetteraient les juifs à la mer et qu’ils sont venus avec toutes leurs armes, quand il n’y avait que 600.000 Juifs dans le pays", soulignant que "les Druzes se tenaient avec les Juifs .... Vous devez comprendre que les Juifs ne sont pas seuls, mais avec les Druzes ".
Le fils d’Eldin, Lutfi, est lui-même tombé dans une bataille en servant Israël dans le sud en 1969. L’un de ses petit-fils, également nommé Lutfi est lui aussi tombé au cours de l’opération à Gaza en 2008 tandis qu’un autre fils, nommé Saleh, a été capturé et fait prisonnier par le Hamas en 1995.
Eldin a deux autres descendants engagés, l’un qui vient de terminer son service militaire et un autre qui est en passe de rejoindre l’Armée de l’Air d’Israël. Aujourd’hui, tous les postes sont ouverts aux Druzes dans l’armée.
Yad Lebanim est aussi une école de préparation militaire, de préparation des jeunes druzes pour leur service militaire.
En 1956, le service militaire est devenu obligatoire pour les populations druzes et Circassiennes (des musulmans non arabes).
Interrogé sur ce qu’il pensait de l’actuel débat dans la société israélienne concernant les haredim et les Arabes dans l’armée, Eldin a indiqué que les Arabes ne devraient pas être forcés de servir parce qu’ils "ont de la famille de l’autre côté", mais devraient faire un service national. Quant aux haredim, il a affirmé qu’il n’y a aucune excuse pour eux à ne pas servir dans l’armée, et qu’ils doivent aussi apprendre une profession.
Et concernant ceux qui obtiennent une dérogation pour l’étude de la Torah, il a souligné que les Druzes ont aussi une entente selon laquelle 15% d’entre eux se voient accordés des exemptions pour l’armée en faveur d’études religieuses.
Interrogé sur la différence entre les Druzes du Golan et dans le reste d’Israël, Eldin a indiqué que les Druzes israéliens étaient une "partie inséparable de l’Etat", mais que les Druzes du Golan ont de la famille en Syrie. Toutefois il a précisé que tous les Druzes sont les mêmes, comme les Juifs.
Au sujet de la guerre en Syrie il a déclaré : "La Syrie est un pays ennemi, avec ou sans Assad."
Misha Uzan - JForum / Correspondant spécial en Israël
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