Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah |
Le chef d'état-major de l'armée israélienne a décidé en début de semaine de mobiliser un nombre important de réservistes du commandement de la région nord pour participer à des manœuvres, lundi prochain. La nouvelle de cette mobilisation semble avoir surpris de nombreuses personnes y compris le nouveau ministre de la défense, dont l'entourage a fait savoir qu'il n'était pas à l'origine de cette décision, mais que celle-ci avait été prise par l'armée. Il ne s'agit pas là d'un acte politique, mais bien d'une réaction liée à un changement significatif de la situation sur le terrain. Quels sont les éléments qui ont servi de déclencheur à cette mobilisation? Le premier est bien évidemment la présence d'armes chimiques dans la guerre civile en Syrie, dont Israël, par la voix d'un officier supérieur des services de renseignements, a confirmé l'utilisation. Cette révélation a, bien entendu, gêné les Américains qui auraient préféré que cette information ne soit pas encore divulguée, car elle les place en situation délicate, au vu des fermes déclarations de son président. Par ailleurs, tout le monde comprend que si Obama ne bouge pas contre les armes chimiques en Syrie, il ne sera pas plus réactif contre le nucléaire iranien. Le second élément est la participation de plus en plus active du Hezbollah aux côtés d'Assad, entraînant un risque majeur de glissement du conflit vers le Liban, et dont on ressent déjà les effets dans les déclarations et les mises en garde de certains de ses dirigeants. Selon les informations parvenues en Israël, un bataillon du Hezbollah engagé dans des combats en Syrie aurait subi de très lourdes pertes face aux rebelles, il y a quelques jours. On peut craindre, que pour redorer son blason et effacer son image de faiblesse, le Hezbollah n'ait d'autre issue qu'une nouvelle attaque contre Israël ou un acte provocateur entraînant Tsahal à réagir, comme l'a été l'envoi d'un drone espion. Les pièges sont nombreux et Israël doit faire preuve d'une grande vigilance pour éviter le moindre impair. Le troisième élément est lié à la présence de nombreux combattants proches des mouvements djihadistes au sein des rebelles, qui ont tenté à plusieurs reprises d'attaquer Israël sur le Golan, et qui mènent une intense activité à proximité de la frontière jordanienne. L'armée du royaume hachémite a même décidé de coordonner son action avec celle de Tsahal, pour empêcher d'éventuels accrochages dans cette région. Sur le plan humain, ce qui se déroule chaque jour en Syrie est une tragédie insupportable et un scandale moral pour les bonnes consciences qui s'indignent des contrôles de Tsahal aux check-points, mais pleurent des larmes de crocodile sur le peuple syrien exsangue. Sur le plan politique, une intervention des Américains ou d'une coalition de puissances occidentales n'a aucune chance d'aboutir et risquerait d'avoir de graves conséquences pour Israël, et l'exemple du printemps arabe nous montre qu'elle finirait par profiter aux islamistes. L'unique issue pour sortir de l'impasse passe par une négociation avec la Russie qui a non seulement les cartes du pouvoir de Damas entre ses mains, mais rejette l'Islam radical. Le très antipathique Poutine comprendrait-t-il mieux la géopolitique que le très sympathique Obama ?
Michaël Bar-Zvi Khaf Bet Be Yaar 5773
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