En marge du conflit en Syrie, trois éléments nouveaux risquent de modifier le contexte géopolitique, déjà fort compliqué, de la région. Le premier est bien évidemment les manifestations contre le régime d'Erdogan en Turquie, qui inquiète les Etats-Unis. Fort de la croissance économique et de sa position de première puissance musulmane alliée de l'occident, le gouvernement turc ne semble pas avoir pris la mesure de cette opposition, puisque le Premier Ministre Erdogan n'a pas daigné interrompre son voyage en Afrique du nord et a laissé son bras droit, Bulent Arint, gérer la situation. Pourtant ce qui se passe en Turquie n'est pas sans relation avec la guerre civile en Syrie. Outre les problèmes sociaux, les libéraux en Turquie ne sont pas convaincus par la politique de soutien d'Erdogan aux rebelles islamistes. Alors qu'Assad semble reprendre le dessus ces dernières semaines, la Turquie qui possède une frontière avec la Syrie de plus de 900km, risque de se trouver menacée par son voisin et on l'a constaté déjà la semaine dernière lors d'un attentat meurtrier qui a fait plus de 60 victimes et dont l'origine est sans aucun doute à Damas. Cette tactique syrienne est bien connue et elle a déjà été appliquée dans le passé au Liban. Le deuxième élément dont la presse occidentale a peu parlé est l'arrivée d'unités de Marines et de blindés américains en Jordanie, par le port d'Akaba. Ces troupes doivent se rendre à la frontière syrienne et empêcher une éventuelle extension du conflit vers le royaume hachémite. Israël a été informé de cet envoi de troupes et selon certaines sources assurerait une protection aérienne en cas d'attaque sur les convois américains. Au total, plus d'un millier de soldats ont débarqué en Jordanie depuis le début de la semaine. Les Américains ont également prévu d'installer des batteries de missiles Patriot en Jordanie et de fournir des avions de type 16 à l'armée de l'air du roi Abdallah. Le troisième élément est l'évolution de la situation en Iran, où une grande manifestation contre le régime s'est déroulée à Ispahan. On vient d'apprendre également qu'un tremblement de terre avait sérieusement endommagé une des centrales nucléaires, il y a quelques semaines. Cette information avait été, jusqu'à ces derniers jours, soigneusement protégée, mais elle a fini par être confirmée par plusieurs sources étrangères, même si les Iraniens se refusent à la confirmer. On attend, sur tous ces dossiers, une action ferme et visible de la Maison Blanche, pourtant à Washington, on vient d'apprendre la démission de Tom Donilon, conseiller d'Obama dans le Conseil National de Sécurité américain et son remplacement par Susan Rice, vivement critiquée, pour avoir fourni des informations incorrectes, après l'attentat contre l'Ambassade américaine de Benghazi. Encore une décision curieuse de celui qui devrait être le chef d'orchestre, mais est, à chaque fois, en retard de plusieurs mesures sur la musique.
Michaël Bar-Zvi Kah Het Sivan 5773
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire