John Kerry |
Les principaux points de l'accord que John Kerry est en train de concocter sont connus, même si certaines questions restent à élucider. Selon les diplomates américains, cet accord aborde les problèmes, qui sont au cœur du conflit entre Palestiniens et Israéliens, à savoir la question des frontières, de Jérusalem, de la sécurité, des réfugiés, du lien entre la bande de Gaza et la Judée-Samarie, des relations économiques entre Israël et le futur Etat palestinien. Une des bases de la négociation actuelle est l'accord d'Annapolis signé, en son temps, par le Premier ministre israélien Ehud Olmert. Depuis deux semaines, le secrétaire d'Etat américain a cessé ses navettes au Proche-Orient, car il estime préférable pour boucler la négociation d'inviter les chefs des deux délégations Tzippi Livni et Saib Arikat à Washington, afin d'éviter les fuites et les déclarations de ministres à la presse. L'accord cadre qui sera proposé devra être complété et ratifié en l'espace d'un an, comme cela avait été le cas pour les accords de Camp David. Ce laps de temps permettra aux deux parties de préciser certains détails et surtout de préparer les opinions publiques aux concessions "douloureuses". On peut résumer comme suit les principales résolutions du futur accord: 1. l'Etat palestinien s'étendra sur la quasi-totalité de la Judée-Samarie et la bande de Gaza avec comme capitale Jérusalem selon la carte proposée par Clinton, la partie comprenant le mont du Temple, les mosquées Omar et El Aqsa et le mur des Lamentations sera gérée par une commission de cinq membres: les Etats-Unis, Israël, la Palestine, la Jordanie et l'Arabie saoudite; 2. Israël annexera 6.8% de la Judée-Samarie et rétrocèdera 5.5% de territoires dont 1% pour un corridor entre Gaza et la Judée-Samarie pour lequel les Américains proposent la construction d'une voie ferrée; 3. 20% des Juifs résidant au-delà de la ligne verte, soit environ 80.000 âmes devront être évacués sous trois ans dans le cadre de l'accord et devront être relogés dans les grands blocs d'implantation autour de Jérusalem ou dans celui de Samarie jusqu'à la ville d'Ariel; 4. L'armée israélienne et les villages juifs devront quitter la vallée du Jourdain et la sécurité de cette zone sera assurée par des soldats américains, qui contrôleront également les poste-frontière; 5. la question des réfugiés sera soumise à une commission qui évaluera les dédommagements possibles et la réinstallation dans différents pays, notamment au Canada et aux Etats-Unis, et dans certains cas pour une petite minorité la possibilité d'une réunion familiale en Israël. Il ne s'agit, bien entendu, que des articles principaux d'un accord que ni Abou Mazen, ni Netanyahou n'ont à ce jour entériné et on peut douter de leur capacité à le faire admettre par leurs gouvernements respectifs. Malgré les pressions américaines sur les deux parties, l'inconnu reste encore la valeur la plus sûre au Proche-Orient.
Michaël Bar Zvi Khaf Bet Bechevat 5774
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