Les récentes informations sur la volonté d'une société chinoise Bright Food d'acquérir la plus importante compagnie israélienne de produits laitiers Tnuva ont suscité de nombreuses réactions à Jérusalem. Ce même groupe avait déjà tenté d'acheter Yoplait sans succès, il y a quelques années. Le président de la commission économique de la Knesset, Avishaï Braverman et l'ancien chef du Mossad Ephraïm Halevi ont mis en garde le ministère du commerce et le consortium Apax qui contrôle Tnuva, contre les risques que comporte une telle opération. Depuis plusieurs années, la Chine investit des sommes importantes en Israël de diverses manières. A titre d'exemple, les Chinois sont devenus les propriétaires de la compagnie d'exploitation minière dans le Néguev, ils ont pris en charge la construction de tunnels à Haïfa, et maintenant près de Naharya, et ils sont les maîtres d'œuvre de la voie ferrée qui ralliera le centre d'Israël à Eilat. Le gouvernement israélien envisage de confier à des entreprises chinoises la construction de logements sociaux et elles sont en lice pour l'installation d'un nouveau port dont le projet a été entériné il y a quelques mois par le ministère des Transports. Certes, les Chinois ne cachent pas leur admiration pour la créativité israélienne et ses réalisations dans le domaine de la High Tech, et par ailleurs ils encouragent les sociétés israéliennes à entrer sur le marché chinois où les perspectives sont aussi tentantes qu'illimitées. Toutefois l'achat d'une société comme Tnuva, fondée à l'origine comme une coopérative par la Histadrout et le mouvement des kibboutzim, doit attirer notre attention sur l'autre aspect des investissements chinois. En effet, comme on a pu le voir en Afrique au cours de la dernière décennie, la Chine n'est pas seulement une partenaire économique, mais aussi une des grandes puissances mondiales. Et la véritable question est de savoir où s'arrête l'économie et où commence la politique ? Or la Chine, malgré ses excellentes relations commerciales avec Israël, vote toujours contre Israël dans les institutions internationales, soutient ses ennemis les plus farouches comme l'Iran ou le Hamas, dont on a appris qu'une partie des fonds se trouvent dans la Bank of China. Elle vend des armes de destruction massive aux Etats les plus dangereux de la région et a rejeté toutes les demandes d'Israël de limiter ces livraisons. Les Chinois ne cachent pas leurs intentions de devenir la première puissance économique mondiale pour ensuite peser sur l'avenir politique de la planète. Selon Ephraïm Halevi, la vente d'une société emblématique comme Tnuva, qui détient plus de 50% du marché des produits laitiers, mettrait en danger à moyen terme l'alliance stratégique d'Israël avec les Etats-Unis. Alors, souvenons-nous de ce proverbe chinois : "Si tu cognes ta tête contre un vase et que ça sonne creux, ne crois pas forcément que c'est le vase qui est vide "
Michaël Bar-Zvi Khaf be Adar aleph 5774
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire