Ehoud Olmert |
Après la condamnation de l'ancien président israélien Moshe Katzav pour viol et agression sexuelle, l'ex-Premier ministre Ehud Olmert a été déclaré coupable de corruption par la Cour d'assises israélienne. Certes, ce dernier peut encore voir ce verdict modifié en appel, mais c'est assez improbable en lisant le procès-verbal du jugement rendu. Ce procès n'est pas seulement celui d'un homme mais de plus d'une dizaine d'accusés, dont l'ancien Maire de Jérusalem Uri Lopolianski et l'ancien PDG de la banque Hapoalim, Dani Dankner, déjà condamné il y a quelques mois pour malversations dans son groupe financier. Tous ces individus ont, de près ou de loin, participé à un puissant système de pots-de-vin et de passe-droits pour la construction d'immeubles dans la capitale israélienne. Le monde des affaires est sans aucun doute un monde brutal, cruel et sans pitié, l'argent est synonyme de pouvoir, mais la vertu première d'un homme politique est justement de mettre entre lui et ces puissances un mur de protection. Un commentateur politique affirmait il y a quelques jours que les dirigeants israéliens n'ont pas encore décidé s'ils veulent devenir Ben-Gourion ou Bill Gates, mais le pire c'est lorsqu'on veut être les deux à la fois, car on utilise sa force politique pour s'enrichir et on se sert de l'argent pour bâtir sa position politique. Le sionisme des pères fondateurs est loin de nous, et le souvenir de celui qu'on appelait le Vieux Lion allant s'installer dans sa petite maison de Sde Boker n'évoque plus grand-chose, si ce n'est une nostalgie du bon vieux temps auquel personne n'a envie de revenir. Les condamnations de ministres, de députés, de personnalités du monde du spectacle et maintenant des plus hautes figures de l'Etat pour des délits d'une extrême gravité sont-elles le signe d'une crise morale, d'une faillite du régime ou bien le reflet des faiblesses de la nature humaine, qu'une société en construction avait réussi à dissimuler pendant les premières années ? Les deux probablement, car c'est souvent lorsque les fondements moraux d'une société sont ébranlés, que les hommes sombrent dans leurs pires penchants. Beaucoup d'israéliens ont été rassurés cette semaine par l'attitude courageuse de l'appareil judiciaire face à l'énorme machine à laquelle il se trouvait confronté. Pourtant le plus grave dans ces affaires c'est avant tout le sentiment d'impunité qui anime les délinquants. Les sentences exemplaires sont-elles plus dissuasives que les leçons de morale ? Rien n'est moins sûr. En revanche le spectacle de cet homme dont a dépendu le destin de ce pays, de ce Premier ministre qui a mené une guerre et des négociations délicates, déclaré coupable de minables transactions avec de sordides intermédiaires est une image bien triste pour l'Etat qui a rendu à notre peuple sa liberté et sa fierté……… Sortons vite de cet esclavage-là !
Michaël Bar-Zvi Guimel Be Nissan 5774
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