Le dernier cycle de violences en Israël et plus particulièrement à Jérusalem est-il le signe annonciateur d'une nouvelle Intifada ? On peut le craindre, mais c'est malgré tout peu probable, pour plusieurs raisons. La première est la vigilance des forces de sécurité israéliennes, qui ont réagi sans attendre avec fermeté, prudence et efficacité. La surveillance des suspects a été portée à son niveau d'urgence maximum et les groupes d'intervention sont en permanence sur le qui-vive depuis deux semaines. Par ailleurs, et contrairement à la seconde Intifada, les terroristes ne disposent pas d'un arsenal très important de munitions ou d'explosifs. Les attaques à la voiture bélier ou les attentats à l'arme blanche sont des actes spectaculaires qui choquent l'opinion et instaurent une atmosphère d'angoisse, mais ils ne représentent pas une véritable menace pour la sécurité de l'Etat d'Israël. La troisième raison est que les dirigeants de l'Autorité palestinienne comprennent que leur pouvoir serait gravement mis en danger si une situation de chaos venait à se développer sur le terrain. Conscient de son manque de soutien dans la rue palestinienne, Abou Mazen s'agite beaucoup dans le monde entier pour obtenir des gains symboliques afin de rehausser son image de leader national et international. Il n'a aucune intention de signer un accord avec Israël, qui pourrait lui coûter sa position ou sa vie et se contente d'une stratégie d'accusation d'Israël par un maximum d'Etats à travers le monde. Cette action n'apporte aucune solution concrète aux problèmes de fond du conflit, mais lui permet à la fois de se maintenir en place et d'éviter les échéances électorales, dont il sortirait sans aucun doute perdant. Il a même réussi à convaincre qu'il était le seul partenaire possible pour un accord de paix qu'il n'a jamais eu l'intention de signer. Netanyahou, de son côté, a, peut-être, la volonté de progresser dans le processus de paix, mais ce n'est pas son intérêt politique, car ses uniques réels adversaires politiques se trouvent à sa droite et non à sa gauche, surtout si des élections anticipées se déroulaient dans le courant de l'année 2015. Avancer sur le chemin de la paix signifie, d'une manière ou d'une autre, faire des concessions, avec le risque de payer un prix électoral à droite, sans pour autant gagner des voix à gauche. Netanyahou n'a donc pas intérêt, dans le système électoral actuel de coalition, à promouvoir un processus de paix déjà bien compromis par les provocations, les violences et les tensions des dernières semaines. Les pressions américaines sur Israël, les déclarations hostiles de l'Union européenne, la commission d'enquête sur la guerre de l'été dernier, n'instaurent pas le climat de confiance nécessaire pour encourager le gouvernement israélien à des concessions sur des questions vitales pour son existence.
Avant de terminer cette chronique, permettez-moi de vous inviter à la conférence que je donnerai lundi soir 17 novembre à la Mairie du 17ème sur "l'héritage d'Israël et l'avenir de l'Europe" dans le cadre de l'Association France- Israël
Michaël Bar-Zvi Khaf be Hechvan 5775
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire