Ah le respect. Quels souvenirs. Vraiment. Voilà qui nous replonge dans les années 95 - 2000. Justement lorsque Juppé était premier ministre de Jacques Chirac, avant d'être remplacé par la gauche de Lionel Jospin en 1997.
Juppé s'y connaît donc en respect.
Le respect était en effet "respecté" à l'époque. On pouvait chanter "Respect" sur un air funky et entraînant du groupe Alliance ethnik, et les pouvoirs publics avaient lancé des campagnes d'enseignement du respect partout en France : sur les affiches d'autobus, à la télévision, la radio ... pas encore internet, à l'époque.
Et quelle réussite, c'est certain. Les "racailles", "sauvageons", racketteurs, délinquants, voyous et brûleurs de voitures de banlieue à qui on enseignait qu'il fallait "respecter" les femmes et son prochain, ont en effet bien compris la leçon de Juppé et de la gauche.
La preuve, certains quartiers sont devenus incontrôlables, les délinquants font tourner la drogue à leur guise, on ne brûle plus seulement les voitures vides mais aussi les flics qui sont dedans - ben oui que faisaient-ils dans le quartier, c'est de la provoc'-, les voyous ont débordé de leur quartier et souvent même, ont troqué leur vieille casquette Lacoste et vieux blouson en cuir de racaille raciste anti-occidentale et antisémite, pour la bonne djellabah des racistes islamistes, djihadistes et autres 'daeshistes' - et les filles ont appris le respect sous leur voile, tchador, burka ou niqab. La "République du respect" quoi! Comme dit Juppé.
Mais pour bien comprendre Juppé, il faut aussi continuer notre lecture du Figaro du 3 novembre, avec pour sous-titre de l'article : "Le maire de Bordeaux s'apprête à recevoir le soutien de Claude Chirac et de son mari". Voilà donc la partie manquante du puzzle . Les Chirac pardi ! Le vieux en particulier. Le mentor de Juppé, celui qu'il a servi pendant deux ans, et son autre ami de trente ans. Le président qui présentait bien mais ne faisait rien, sauf tout pour que les choses n'explosent pas sous son mandat afin qu'on ne puisse pas dire que c'est de sa faute (il a fallu Sarkozy comme ministre de l'intérieur pour venir un peu le déranger), ce président normal en fin de compte - tiens ça fait penser à quelqu'un, quelqu'un que Chirac avait même préféré soutenir en 2012 (plutôt que Sarkozy). Le président qui ne sert à rien, surtout pas à résoudre les problèmes des Français. Le président du respect, celui dont Juppé est clairement l'héritier, politiquement et idéologiquement.
On sait au moins à quoi s'attendre si Juppé est élu. On ne pourra pas dire que l'on ne savait pas. Si c'est le choix des Français...
Méïr Ronen - Francis-info
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire