Barack Obama |
La visite du président américain Barack Obama au Proche-Orient dans un mois est-elle le signe d'un changement de la politique étrangère des Etats-Unis, après les nominations de John Kerry au département d'Etat, de Chuck Haigel au Pentagone, et la désignation de Brennan à la tête de la CIA ? Interrogé par la presse israélienne sur les questions qui seront abordées lors de cette visite, Netanyahou a répondu: tout d'abord l'Iran, ensuite la situation en Syrie et enfin la reprise du processus de négociation avec l'Autorité palestinienne. L'ordre dans lequel le Premier ministre israélien a cité les sujets à débattre n'est pas fortuit. En effet, le point commun entre les trois nouveaux acteurs principaux de la diplomatie américaine et la différence essentielle avec leurs prédécesseurs est leur vision stratégique concernant le Proche-Orient que l'on peut résumer par une simple formule : "Les Palestiniens d'abord !". Depuis des années, les trois nouveaux partenaires de l'administration Obama n'ont cessé de clamer que la solution du problème palestinien constituait la clé de tous les maux et conflits de la région. Les bouleversements politiques, les violences meurtrières et l'arrivée au pouvoir de l'islam djihadiste suite aux fameux printemps arabes ont-ils amené les nouveaux responsables de la diplomatie à remettre en question leurs analyses ?
Le moins que l'on puisse dire c'est que les experts en géopolitique américains n'ont pas fait preuve d'une grande sagacité ces derniers mois au Proche-Orient, et n'ont fait que suivre les événements en nouant ici ou là des liens avec des représentants des Frères musulmans, considérés comme modérés. Les relations avec le président égyptien Morsi et la dégradation de la situation sur place n'est qu'une preuve supplémentaire de ce nouvel échec de la diplomatie américaine. Et le soutien à la Turquie dans la crise syrienne, dont les résultats sont bien maigres, ne fait que confirmer cette impression. Que vient donc chercher Obama en Israël en mars ? Et le choix de cette date n'est pas anodin non plus, car Israël avait annoncé à plusieurs reprises, que le mois de mars était la dernière limite pour empêcher le développement des centrifugeuses nucléaires en Iran et le stade où l'enrichissement de l'uranium aurait atteint un point de non-retour. Il est clair que le premier objectif d'Obama, en venant au mois de mars, est d'éviter une intervention militaire israélienne en Iran. Les résultats des élections ont également montré que la majorité des israéliens ne croit plus à un processus de paix et ont, pour une fois, orienté leur vote à partir de questions intérieures et non extérieures. Le nouveau gouvernement israélien ne sera probablement pas formé avant la mi-mars, ce qu'Obama n'ignore certainement pas, autre signe du manque évident de considération du président américain pour son unique allié fiable au Proche-Orient. Le protocole de visite du président prévoit une visite du Musée d'Israël et des manuscrits de la Mer Morte: soyons donc rassurés, sur le plan culturel, il n'aura pas perdu son temps…
Michaël Bar-Zvi Daleth Be Adar 5773
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