Ça chauffe encore un peu plus entre Shass et Naftali Bennett alors que les négociations pour former une coalition et un gouvernement ont commencé. Le co-président du parti haredi sépharade Shass, Eli Yishai, a confirmé les informations selon lesquelles il avait demandé à certains rabbins sionistes-religieux de ne pas coopérer avec Yesh Atid de Yair Lapid et leur propre leader Naftali Bennett, sur la question de l’enrôlement à l’armée des Haredim.
Yaïr Lapid et Naftali Bennett |
Eli Yishai de Shass a déclaré à la radio de l’armée qu’il s’était approché de rabbins qui représentent la population nationale-religieuse, que représente également Bennett, pour leur demander de "faire tout ce qui est en leur pouvoir afin qu’aucune décision ayant à voir avec le monde de la Torah soit faite sans notre consentement."
Eli Ishaï |
La première journée officielle des négociations de coalition a débuté dimanche très difficilement. Compte tenu des revandications très opposées de Yesh Atid et de Shass, les 28 jours de négociations, ainsi que les 14 jours de prolongement, pourraient être utilisées pleinement.
Un haut responsable du Likoud-Beitenu a déclaré dimanche que la seule personne qui déterminera si Lapid fera partie de la coalition est Lapid lui-même. Netanyahu, selon lui, n’est pas disposé à accepter toute demande visant à empêcher un parti d’entrer dans la coalition.
"Lapid a présenté des demandes folles", a-t-il déclaré. "Seul le temps nous dira si cela fait partie de sa tactique de négociation ou s’il s’agit de demandes réelles. Si les demandes sont réelles, la probabilité que Lapid fasse partie de la coalition est proche de zéro. […] Si Lapid pense que Netanyahou va l’inclure comme principal associé dans une coalition sans haredim, afin qu’il puisse un jour renverser la coalition et susciter des élections, il se trompe, a indiqué le responsable. "Les ultra-orthodoxes se sont révélés être stables et fiables, et on n’a aucune intention de placer le sort du pays entre les mains de Lapid."
À huis clos, Lapid aurait affirmé : "nous ne sommes pas intimidés par le fait de nous asseoir dans l’opposition. Il est très possible que je sois le leader de l’opposition. Si cela arrive, nous ferons en sorte de renverser la coalition d’ici un an et demi, après que Netanyahu a imposé des mesures d’austérité sévères sur la classe moyenne, et alors je le remplacerai."
L’équipe de négotiations du Likoud a rencontré dimanche les représentants des trois partis - Yesh Atid, Habayit Hayehudi et Shas et les négociations ont été appelées à se poursuivre lundi avec Yaadout Hatorah, Hatnuah et Kadima.
L’évaluation générale au sein du Likoud-Beitenu serait que Hatnuah, dirigé par Tzipi Livni, et Kadima, dirigé par Shaul Mofaz, sont très proches de la signature d’accords de coalition. Une coalition comprenant le Likoud Beitenu, Habayit Hayehudi, le Shas, Yaadout Hatorah, Hatnuah et Kadima, qui équivaudrait à une majorité de 69 députés. Toutefois, si Yesh Atid devait remplacer Hatnuah et Kadima, la coalition aurait une large majorité de 80 députés.
Dans une réunion dimanche, le président du parti Israel Beitenou, Avigdor Lieberman, a déclaré qu’ "à la lumière des résultats des élections, la question de [la réforme] du système de gouvernance est de plus en plus pressante. La grande quantité de petits partis nous amène à une impasse, sans aucune modification."
Mais on peut se demander pourquoi une telle insistance à faire entrer tous ces partis dans la coalition alors que le Likoud-Beitenou, Yesh Atid et Habayit Hayehudi, les trois premiers partis en termes de voix à avoir recommandé Netanyahou, ont à eux seuls une majorité de 62 sièges.
Misha Uzan - JForum / Correspondant spécial en Israël
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