Par Misha Uzan pour Israëlinfos
Alors que tous les regards se tournent vers Israël au moindre encadrement
de la liberté, il semble que les agressions physiques de journalistes arabes
dans la bande de Gaza ou en Judée-Samarie, intéressent beaucoup moins la
"communauté internationale" lorsqu'elles émanent du Hamas ou de l'AP,
a dénoncé l'institut Gatestone dans une tribune de Khaled Abu Toameh.
Obama et Abbas |
Une situation oubliée et négligée que des journalistes de Gaza et des
territoires disputés ont décidé de mettre en lumière et de porter à l'attention
de Barack Obama lors de sa rencontre avec Mahmoud Abbas le mois prochain.
Ces journalistes en effet, veulent que les États-Unis et le reste du monde
sachent que la répression de la liberté d'expression, aussi bien dans les
territoires de l'AP, que dans ceux contrôlés par le Hamas, vise à cacher le
fait que ces territoires autonomes sont régis par deux régimes répressifs qui n'ont
aucun respect pour les droits de l'homme et la démocratie.
Au cours des dernières semaines, plusieurs journalistes ont été arrêtés en
Cisjordanie et à Gaza pour avoir critiqué les dirigeants de l'AP et du Hamas.
Pourtant, ces arrestations sommaires et ces agressions ne semblent pas déranger
les pays occidentaux qui financent l'AP, ou les sympathisants du Hamas partout
dans le monde, a dénoncé Khaled Abu Toameh.
La plupart des agressions contre les journalistes ont lieu dans la bande de
Gaza, où le Hamas continue d'afficher une tolérance zéro envers la critique ou
toute personne qui ose dire quelque chose de "controversé". Ces dernières
semaines, au moins 16 journalistes y ont été arrêtés ou convoqués pour
interrogatoire par les autorités du Hamas, dans le cadre d'une campagne visant
à intimider les médias locaux.
Certains journalistes ont été libérés seulement après que le Hamas les a
forcés à signer un document indiquant qu'ils s'abstiendraient de participer à
des conférences de presse ou à couvrir diverses activités, sauf ils en ont obtenu
la permission à l'avance. Les autorités du territoire autonome ont également
perquisitionné les domiciles de plusieurs journalistes et confisqué leurs
ordinateurs. Dans certains cas, les forces de sécurité du Hamas ont contraint
les journalistes à leur fournir leurs mots de passe et noms d'utilisateur afin
de vérifier leurs e-mails.
Une liste avec les noms des journalistes de la bande de Gaza qui ont été
arrêtés ou interrogés par le Hamas ces dernières semaines a été dressée et
rapportée par l'institut Gatestone. Il s'agit de : Ashraf Abu Khwaisan, Ala
Dawaheed, Amru Dawaheed, Mounir al-Munairawi, Mustafa Migdad, Majdi Islim, Abu
Juma'ah Shomar, Hisham al-Ju'ub, Muayad Assali, Shadi Shaheen, Muhannad
al-Kahlout, Esam Madi, Hussein Abdel Jawwad, Abdel Karim Hijji et Yusef Hammad.
Trois autres journalistes, Khaled Mohamed Thabet, Za'anin et Muthana
al-Najjar, ont aussi été battus par des policiers du Hamas et des voyous
couvrant diverses activités dans la bande de Gaza.
Quant à la Cisjordanie ou Judée-Samarie, la situation n'y a pas été
meilleure pour les journalistes et activistes politiques. La semaine dernière,
un tribunal de l'AP a condamné le jeune Anas Saïd Awwad, 26 ans, à un an de
prison pour avoir "insulté" Mahmoud Abbas … sur Facebook. Pour mieux
comprendre l'étendue de cette restriction de liberté, il faut savoir qu'Awwad a
été reconnu coupable d'avoir représenté Abbas en tant que membre de l'équipe de
football du Real Madrid…
L'homme a été condamné sur la base d'une loi jordanienne de 50 ans d'âge qui
interdit (littéralement) "de prolonger sa langue" contre le monarque
jordanien.
L'AP utilise souvent cette loi pour punir tous ceux qui postent des messages
contre Abbas ou d'autres dirigeants de Ramallah. Et ce n'était pas la première
fois que l'AP sanctionnait ceux qui utilisent Facebook pour exprimer leurs
points de vue. Au moins trois autres personnes, Nizar Banat, Mamdouh Hamamreh
et Jihad Harb, ont été prises pour cible par les forces de sécurité d'Abbas
pour avoir posté des commentaires critiques sur Facebook.
En outre, cette dernière semaine les forces de sécurité de l'AP ont également
arrêté deux journalistes, Ala al-Titi et Mohamed Awad. Une femme activiste
nommée Safad Nazzal, a même été arrêtée pour avoir dit que l'AP ne prêtait pas
assez attention aux prisonniers de l'AP dans les prisons israéliennes.
Reste à savoir maintenant si Barack Obama, d'autres dirigeants occidentaux
et responsables gouvernementaux, ainsi que des groupes de défense des droits de
l'homme, seront attentifs à ces restrictions de liberté exercées par l'AP et le
Hamas. Pour Khaled Abu Toameh, qui écrit pour l'institut Gatestone,
ne pas le faire ne fera qu'encourager le Hamas et l'AP à poursuivre leurs
assauts contre la liberté d'expression.
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