Par Misha Uzan pour Israëlinfos
Le président du Centre juif AMIA à
Buenos Aires en Argentine ne mâche pas ses mots. Selon Guillermo Borger en
effet, la "commission de vérité" acceptée par l'Argentine et l'Iran
pour mener l'enquête sur l'attentat contre le centre à Buenos Aires, aboutira à
"une troisième bombe en Argentine."
D'après lui, ce pacte est considéré par
certains comme un pas en avant, mais il pourrait aussi bien être "un pas
vers le précipice". "Il permettra une malheureuse troisième
attaque" a affirmé Guillermo Borger.
Depuis quelques temps, Borger et la
présidente argentine Cristina Fernandez ne cachent pas leurs différends. Leurs rapports difficiles ont atteint paroxysme
depuis que Fernandez a officiellement pris la défense à la télévision nationale
et sur Twitter, de l'accord conclu avec l'Iran.
"J'ai lu avec préoccupation les
déclarations faites par Guillermo Borger, président de l'AMIA, sur l'accord
avec l'Iran. Que savez-vous pour faire une déclaration si terrible? a écrit Fernandez
sur son compte Twitter. "S'il y a une attaque
planifiée en rapport avec l'accord avec l'Iran, qui en est le maître d'œuvre et
l'auteur matériel?" a-t-elle ajouté.
Le Sénat argentin sera prochainement la
première chambre législative à discuter du protocole d'accord signé le 27
janvier avec l'Iran sur l'attentat de 1994 contre l'AMIA, qui a tué 85 personnes
et a fait des centaines de blessés. Fernandez a convoqué le Congrès argentin le
28 février pour une session extraordinaire sur l'accord. Une "commission
de vérité" permettant aux juges d'interroger des suspects iraniens à
Téhéran devrait être y être créée.
Cristina Fernandez |
Le président de l'AMIA Guillermo Borger,
qui a rencontré le 29 janvier le ministre des Affaires étrangères argentin
Hector Timerman, a fortement rejeté l'accord, y voyant de nouveaux dangers pour
l'Argentine. La semaine dernière, Timerman aurait fortement réprimandé
l'ambassadeur d'Israël à Buenos Aires, pour avoir demandé une explication sur
l'accord conclu avec l'Iran sur l'attentat de 1994.
Plus tôt ce mois-ci, Israël a
clairement indiqué qu'il était furieux de cet accord entre l'Argentine et
l'Iran, affirmant qu'il était comparable de demander à un meurtrier d'enquêter
sur ses propres crimes.
L'ambassadeur d'Argentine en Israël,
Atilio Norberto Molteni, a lui aussi été convoqué à Jérusalem pour recevoir une
sévère réprimande.
Bien que la "commission de la
vérité" ne portera que sur l'attaque contre l'AMIA, l'Iran est également
soupçonné d'implication dans un attentat de 1992 contre l'ambassade d'Israël à
Buenos Aires. Attentat qui a fait 29 morts.
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