Barack Obama |
La visite du président Obama en Israël est un grand événement médiatique et un non-événement politico-diplomatique. Malgré les tentatives pour améliorer une image de marque plutôt mauvaise en Israël en multipliant les interviews et les gestes d'amitié, le locataire de la Maison-Blanche n'est pas porteur de bonnes nouvelles. Refusant de s'exprimer à la Knesset, comme ses prédécesseurs Bush, Clinton ou même Carter, il ne vient pas annoncer la libération de Jonathan Pollard, qui croupit en prison depuis vingt-huit ans contre l'avis même de ceux qui l'ont fait condamner, et surtout il n'apporte pas dans son escarcelle de solution à la question du nucléaire iranien. Au contraire, il semble que le but unique de sa visite en Israël soit de mettre Netanyahou devant le fait accompli sur ce dossier. En effet, les déclarations du président américain sur une pseudo ligne rouge concernant le programme nucléaire iranien ne sont apparemment qu'un nuage de fumée pour couvrir l'échec des négociations avec Téhéran et l'inefficacité des sanctions économiques et politiques.
Malgré les opérations menées pour retarder le développement des centrifugeuses, le programme iranien va atteindre d'ici l'été 2013 un point de non-retour à partir duquel l'enrichissement de l'uranium permettra la confection d'une bombe atomique et d'une bombe au plutonium. Selon les informations publiées par des experts militaires, l'administration aurait admis la poursuite de l'enrichissement d'uranium à 20% dans la centrale de Purdue, ce qui constitue un véritable camouflet à la position israélienne, qui a toujours exigé comme condition incontournable le démantèlement de cette centrale. Israël ne peut intervenir militairement sans l'accord des Etats-Unis et Obama n'entend pas accéder à la demande d'une opération conjointe. Pire, sa nouvelle équipe lui aurait vivement conseillé d'abandonner les sanctions économiques et de reprendre le dialogue avec l'Iran, d'autant qu'il semble de plus en plus évident que la guerre en Syrie représente un nouveau revers pour les Américains. Ils n'ont pas réussi à trouver une issue diplomatique avec la Russie, qui au lendemain de l'utilisation d'armes chimiques par les rebelles, s'apprêtent à soutenir massivement Bachar el Assad et ses alliés de Téhéran et du sud Liban. Les Américains, contrairement aux Européens, n'évoquent plus la chute imminente du dictateur syrien. Alors que Poutine a fait savoir à plusieurs reprises qu'il était disposé à trouver un arrangement en Syrie, sans Assad, Obama n'a pas su trouver les moyens d'ouvrir cette négociation. Au-delà des visites symboliques à Yad Vashem ou des réceptions officielles où l'on échange de belles paroles, Obama ne soutient pas Israël sur l'Iran, ne fait rien pour arrêter le renforcement du Hezbollah au Liban, n'encourage pas la reprise des négociations avec l'Autorité palestinienne, ne souhaite plus aider les projets communs de développement de technologie militaire, et s'oppose à l'octroi de nouveaux crédits pour les industries de pointe.
Welcome to Jerusalem, Mister President ..
Michaël Bar-Zvi Yod Be Nissan 5773
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