Un an et demi après la libération du caporal Gilad Shalit, son interrogatoire par Tsahal a révélé les détails de son enlèvement et de sa captivité.
Concernant sa captivité, Gilad Shalit a indiqué ne pas avoir été torturé, ses bourreaux craignant qu’il ne soit blessé et qu’ils perdent leur monnaie d’échange. Il a raconté par ailleurs avoir été transféré sans cesse au sein de familles avec lesquelles on le laissait parfois regarder la télévision, notamment les matchs de football de la coupe du monde 2010 et écouter la radio, lui donnant à manger essentiellement du Houmous.
Mais c’est surtout les circonstances de son enlèvement qui ont fait naître une petite polémique, bien que peu relayée, et n’affectant pas réellement sa popularité. En effet, Gilad Shalit aurait révélé au cours des conversations avec son psychologue qu’il craignait l’interrogatoire de l’armée car son comportement lors de son enlèvement n’avait pas été héroïque.
Shalit craignait d’avouer qu’il n’avait rien fait pour empêcher son enlèvement. Plus exactement, il n’a pas tiré un seul coup de feu, ni de son arme, ni du char, déclarant être "en choc", apeuré.
Dans un long article que lui a consacré, vendredi 29 mars, un éditorialiste nommé Ben Caspit, du quotidien Haaretz, le journaliste semble chercher à défaire le mythe.
Canonnier, Gilad Shalit s’endort à 4 heures 35 du matin, pendant sa garde, souligne le journaliste. La veille, le Shin Bet, le service de renseignement intérieur, avait évoqué une possible infiltration de terroristes du Hamas via un tunnel creusé sous le grillage de sécurité entre Israël et Gaza. "Je n’ai pas écouté", aurait dit Shalit aux enquêteurs selon Haaretz. Vingt-cinq minutes plus tard, il aurait été réveillé par l’impact d’une roquette contre le char. Il aurait vu le lieutenant Hanan Barak, suivi du sergent Pavel Slutzker, se précipiter vers l’extérieur, en lui criant d’en faire autant. Mais Gilad Shalit n’aurait pas bougé.
Sa décision aurait néanmoins été la bonne, le char Merkava étant un lieu sûr. Ses deux collègues, cherchant à fuir, ont été tués par les assaillants. Gilad Shalit les aurait entendus tomber. Mais "Il décide de rester dans le char, de ne pas en sortir pour combattre", écrit Ben Caspit. Il ne s’est pas installé derrière la mitrailleuse et n’a pas tiré les coups de feu qui auraient pu avertir les troupes dans les alentours. Paniqué, "il prie pour que tout se termine", rapporte Ben Caspit. Et lorsqu’une grenade lancée par un terroriste atteint la tourelle, il n’est que légèrement blessé. Lorsqu’il se décide à abandonner le tank, laissant son fusil M-16 sur le sol, une négligence grave pour un soldat, il est fait prisonnier.
Le char fonctionnait pourtant parfaitement. Shalit ne se serait pas défendu. Tels ont été les faits rapportés par Aroutz 2 puis par Haaretz.
Toutefois, ces rapports n’ont pas créé de réelle polémique en Israël et les médias israéliens continuent dans leur ensemble à plus s’intéresser à la nouvelle copine de Gilad Shalit, devenu une petite star, qu’à la façon dont il n’aurait pas agi en héros.
Il faut connaître l’histoire des héros anti-héros israéliens pour le comprendre. Il faut aussi connaître la réalité et la fatigue des soldats israéliens pour ne pas le juger.
Les Israéliens connaissent l’histoire d’Avigdor Kahalani pendant la guerre de kippour. Lui non plus ne fut pas un héros, il a néanmoins sauvé Israël d’une avancée syrienne.
Gilad Shalit n’a pas combattu, personne ne peut vraiment lui en vouloir.
Gilad Shalit était apeuré, chacun le comprend. Comment un garçon de 19 ans ne le serait-il pas ?
Gilad Shalit s’est endormi pendant sa garde. Tout le monde le savait ou s’en doutait. Qui ne l’a jamais fait ? Quel soldat n’a jamais manqué d’attention pendant une garde ?
Il n’a pas écouté scrupuleusement les mises en garde, elles sont presque quotidiennes sur le front, et cela n’aurait sans doute rien changé.
L’enlèvement de Gilad Shalit fut la conséquence malheureuse des conditions trop difficiles dans lesquelles certains soldats luttent pour la survie d’Israël. Lui jeter la pierre serait bien prétentieux.
Les conséquences de son enlèvement (un échange contre plus de 1000 prisonniers notamment) peuvent être reprochés à d’autres éventuellement, certainement pas à lui.
Misha Uzan - JForum / Correspondant spécial en Israël
Gilad Shalit |
Shalit craignait d’avouer qu’il n’avait rien fait pour empêcher son enlèvement. Plus exactement, il n’a pas tiré un seul coup de feu, ni de son arme, ni du char, déclarant être "en choc", apeuré.
Dans un long article que lui a consacré, vendredi 29 mars, un éditorialiste nommé Ben Caspit, du quotidien Haaretz, le journaliste semble chercher à défaire le mythe.
Canonnier, Gilad Shalit s’endort à 4 heures 35 du matin, pendant sa garde, souligne le journaliste. La veille, le Shin Bet, le service de renseignement intérieur, avait évoqué une possible infiltration de terroristes du Hamas via un tunnel creusé sous le grillage de sécurité entre Israël et Gaza. "Je n’ai pas écouté", aurait dit Shalit aux enquêteurs selon Haaretz. Vingt-cinq minutes plus tard, il aurait été réveillé par l’impact d’une roquette contre le char. Il aurait vu le lieutenant Hanan Barak, suivi du sergent Pavel Slutzker, se précipiter vers l’extérieur, en lui criant d’en faire autant. Mais Gilad Shalit n’aurait pas bougé.
Sa décision aurait néanmoins été la bonne, le char Merkava étant un lieu sûr. Ses deux collègues, cherchant à fuir, ont été tués par les assaillants. Gilad Shalit les aurait entendus tomber. Mais "Il décide de rester dans le char, de ne pas en sortir pour combattre", écrit Ben Caspit. Il ne s’est pas installé derrière la mitrailleuse et n’a pas tiré les coups de feu qui auraient pu avertir les troupes dans les alentours. Paniqué, "il prie pour que tout se termine", rapporte Ben Caspit. Et lorsqu’une grenade lancée par un terroriste atteint la tourelle, il n’est que légèrement blessé. Lorsqu’il se décide à abandonner le tank, laissant son fusil M-16 sur le sol, une négligence grave pour un soldat, il est fait prisonnier.
Le char fonctionnait pourtant parfaitement. Shalit ne se serait pas défendu. Tels ont été les faits rapportés par Aroutz 2 puis par Haaretz.
Toutefois, ces rapports n’ont pas créé de réelle polémique en Israël et les médias israéliens continuent dans leur ensemble à plus s’intéresser à la nouvelle copine de Gilad Shalit, devenu une petite star, qu’à la façon dont il n’aurait pas agi en héros.
Il faut connaître l’histoire des héros anti-héros israéliens pour le comprendre. Il faut aussi connaître la réalité et la fatigue des soldats israéliens pour ne pas le juger.
Les Israéliens connaissent l’histoire d’Avigdor Kahalani pendant la guerre de kippour. Lui non plus ne fut pas un héros, il a néanmoins sauvé Israël d’une avancée syrienne.
Gilad Shalit n’a pas combattu, personne ne peut vraiment lui en vouloir.
Gilad Shalit était apeuré, chacun le comprend. Comment un garçon de 19 ans ne le serait-il pas ?
Gilad Shalit s’est endormi pendant sa garde. Tout le monde le savait ou s’en doutait. Qui ne l’a jamais fait ? Quel soldat n’a jamais manqué d’attention pendant une garde ?
Il n’a pas écouté scrupuleusement les mises en garde, elles sont presque quotidiennes sur le front, et cela n’aurait sans doute rien changé.
L’enlèvement de Gilad Shalit fut la conséquence malheureuse des conditions trop difficiles dans lesquelles certains soldats luttent pour la survie d’Israël. Lui jeter la pierre serait bien prétentieux.
Les conséquences de son enlèvement (un échange contre plus de 1000 prisonniers notamment) peuvent être reprochés à d’autres éventuellement, certainement pas à lui.
Misha Uzan - JForum / Correspondant spécial en Israël
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire