Seuls des esprits naïfs peuvent imaginer que les tensions entre la Corée du nord, la Corée du sud et les Etats-Unis n'ont aucun rapport avec la situation au Proche-Orient. Pourtant, il suffit de lire le communiqué de soutien à la Corée du nord publié par le chef d'état-major adjoint iranien le général Jazayeri pour comprendre que cette crise concerne au plus haut point Téhéran et Jérusalem. En effet, les menaces du dictateur de Pyongyang sont un test pour mesurer la détermination américaine à s'opposer à un Etat disposant de missiles à ogives nucléaires. Les Iraniens, qui poursuivent leurs travaux d'enrichissement d'uranium, observent de près l'évolution de ce conflit. L'état de stagnation actuelle des négociations entre l'Iran et les puissances occidentales les encourage à soutenir avec force le pouvoir nord-coréen afin de comprendre jusqu'où il est possible d'aller trop loin.
Il ne s'agit pas seulement de nouvelles déclarations belliqueuses envers les Etats-Unis, l'Occident ou le sionisme, mais d'une alliance technologique entre les deux pays. De nombreuses sources indiquent qu'il existe une véritable coopération technique et logistique entre la Corée du nord et l'Iran, notamment sur le développement de missiles longue portée et sur la protection des centrales nucléaires. La crise coréenne est une véritable aubaine pour l'Iran, qui peut poursuivre son funeste projet en toute impunité pendant que les Américains ont, comme on dit, la tête ailleurs. Ahmadinedjad a d'ailleurs annoncé cette semaine l'ouverture de deux nouveaux sites de recherches d'uranium près des villes de Saghand et Ardakan. Le message iranien, envoyé aux Etats-Unis à travers le soutien à Kim Jong Un est clair: il n'est pas question que l'Iran arrête son effort de développement nucléaire, à l'image de la Corée du nord. Rappelons que les Américains ont affirmé à de nombreuses reprises qu'ils n'accepteraient jamais la présence d'une puissance nucléaire en Corée du nord, comme dans le cas actuel de l'Iran. Le résultat est connu de tous, et les termes sont au mot près les mêmes que ceux utilisés par Obama, lors de sa visite en Israël:la désignation d'une ligne rouge qui n'existe pas. On peut craindre qu'une fois encore les Américains fassent la preuve irréfutable de leur versatilité politique, comme ils nous en ont donné l'habitude ces dernières années. Le commandant des forces américaines dans le Pacifique, l'amiral Samuel Locklear, a révélé hier que les missiles nord-coréens avaient une portée de 5600km et on comprend les inquiétudes de Jérusalem si de tels engins arrivaient entre les mains des ayatollahs de Téhéran. L'avenir d'Israël est-il en train de se jouer entre Séoul, Pyongyang et Hawaï ? Cette seule pensée suffit à faire frémir, à la veille du soixante-cinquième anniversaire de l'indépendance d'Israël.
Hag Atsmaout Sameakh
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