"Le scénario se poursuit" titrait ce matin le quotidien israélien Israel Hayom. Deux roquettes tirées depuis la bande de Gaza ont explosé près de la ville de Sderot, dans le sud du pays, ce mercredi matin. Les derniers tirs datent d'à peine une dizaine de jours lors de la visite de Barack Obama. Tout semble recommencer.
Israël : une première réplique depuis des mois
Pour leur retour à l'école après les vacances de Pâques, les enfants de Sderot ont eu le droit au retour de la guerre avec deux roquettes envoyées sur leur ville par des terroristes de la bande de Gaza qui continuent de tirer au hasard sur le sud d'Israël dans l'indifférence la plus totale du monde. L'alerte rouge a retenti, rappelant aux enfants les moments de panique de novembre dernier lors de l'opération Pilier de défense. Par chance, les roquettes ont explosé sur un terrain vague, sans faire de dégâts ni blessés. C'est la deuxième fois en une dizaine de jours que des terroristes tirent sur le sud d'Israël. Les derniers tirs dataient d'une dizaine de jours seulement et avaient explosé près de la ville d'Ashkelon à l'occasion de la visite de Barack Obama. Sans doute pour cette raison aussi, Israël n'avait pas répondu. Barack Obama lui-même n'a pas été prié de réagir, lui-même qui avait affirmé quelques mois plus tôt, lors de l'accord de cessez-le-feu, que les Etats-Unis garantiraient la sécurité d'Israël. Il faut souligner par ailleurs que les tirs provenaient des Brigades des Martyrs d'Al Aqsa, la branche militaire du Fatah, le parti politique de Mahmoud Abbas, que Barack Obama rencontrait le lendemain.
Ce matin, l'armée israélienne n'est en revanche pas restée inactive. Selon l'agence de presse Safa dans la bande de Gaza deux objectifs auraient été ciblés, une usine à Sgiya et une zone ouverte à l'est de Beit Lahiya dans le nord de la bande de Gaza. C'est la première réponse aérienne de Tsahal depuis le cessez-le-feu du mois de novembre. Le ministre de la défense Moshe Ya'alon a déclaré qu'Israël ne se laisserait pas tirer dessus, dans le sud, ainsi que dans le nord où des obus sont également tombés sur le Golan depuis la Syrie, sans réagir.
Israël : une guerre pour 2017
Mais ce retour de l'armée de l'air israélienne dans la bande de Gaza souligne un triste constat : le cessez-le-feu de novembre dernier n'a servi à rien. Malgré les garanties américaines, les tirs se poursuivent. Plusieurs affrontements avaient été d'abord signalés à la frontière entre Israël et la bande de Gaza lorsque des Gazaouis avaient tenté de franchir la barrière de sécurité qui sépare les deux territoires. Il faut noter également que plusieurs roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza depuis le cessez-le-feu. Certaines le soir même, après l'heure du cessez-le-feu, une autre le lendemain matin et une autre quelques semaines plus tard, mais qui n'avaient pas réussi à pénétrer l'espace israélien. Puis deux autres ont été tirées pendant la viste de Barack Obama et encore deux autres ce matin.
Tout semble donc reprendre comme avant l'opération Pilier de défense et comme avant l'opération Plomb Durci. Les groupes terroristes de la bande de Gaza devraient continuer de tirer des roquettes lorsqu'ils en auront l'occasion, sporadiquement pour le moment, profitant de n'importe quelle excuse pour ce faire, et Tsahal répondra localement, en ciblant des usines d'armement, des cellules terroristes, des bâtiments entreposant des armes, ou des tunnels de transferts d'armes. Tout devrait repartir comme avant. L'autonomie de la bande de Gaza n'y change rien, le fait qu'il n'y a plus un seul Israélien à Gaza, ni militaire ni civil, n'y change rien, Barack Obama n'y change rien, et le gouvernement israélien n'y changera rien non plus.
On peut donc légitimement prévoir une nouvelle opération d'envergure voire une guerre d'ici 2017 à 2019 lorsque les terroristes de la bande de Gaza, le Hamas, le Djihad islamique, les Brigades des martyrs d'Al Aqsa appartenant au Fatah et n'importe quel groupuscule (et il y en a des dizaines), auront réuni suffisamment de missiles pour tenir deux à trois semaines d'opération. 2017, 2018 ou 2019 devraient répéter ce qui s'est passé en 2008 et 2012 en comptant sur la mémoire courte de tous et sur le refus de la communauté internationale d'envisager d'autres options pour la bande de Gaza, contrôlée depuis 2007 par le Hamas, qui a pris le pouvoir suite au retrait total israélien en 2005. La "communauté internationale" exigera alors un cessez-le-feu et le cycle des tirs de roquettes et des représailles, repartira à zéro sans qu'aucune garantie américaine ou internationale n'y fasse rien.
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