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Netanyahou entre Kerry et l'UE
Ce
n'est pas un hasard si le jour de l'arrivée du secrétaire d'Etat
américain en Jordanie pour tenter de renouer un dialogue entre Israël et
l'Autorité palestinienne, l'Union européenne a annoncé sa décision de
prendre des sanctions contre l'Etat hébreu à propos des implantations.
Pourquoi cet empressement, qui encourage les Palestiniens à poser des
conditions préalables pour revenir à la table de négociation. Alors que
la Syrie est à feu et à sang, et que l'Egypte est au bord d'une guerre
civile, l'Union européenne jette de l'huile sur le feu dans un contexte
délicat. Il est clair qu'une des pierres d'achoppement principales du
conflit entre Israël et l'Autorité palestinienne est la question des
frontières, mais elle n'est pas le seul et unique problème. En pointant
la question des implantations, l'Union européenne réduit le conflit à
une question territoriale, en négligeant les autres aspects comme la
sécurité, le respect des cultes, la reconnaissance de la judéité de
l'Etat d'Israël, le statut de Jérusalem etc… Ce revers politique pour
Israël n'est pas le seul fait de l'Union européenne, il est aussi le
résultat d'une grave défaillance de la diplomatie israélienne, dépourvue
de chef depuis de nombreux mois. Malgré les efforts du Premier ministre
pour pallier cette carence, il n'a pas encore le don d'ubiquité et ne
peut pas être partout. Le rôle d'un ministre des Affaires étrangères est
de maintenir un contact permanent avec les Chancelleries des Etats
étrangers, d'orienter et superviser le travail des ambassades.
Netanyahou a de bonnes raisons, sur le plan de la politique interne de
son parti, de conserver le poste de son ami Avigdor Liberman, mais face
aux défis auxquels Israël doit faire face dans les semaines à venir,
cette attitude devient insoutenable. Il est urgent de nommer un ministre
à ce poste. Toutes ces pressions et tensions ont réussi à détourner
l'attention de la question du nucléaire iranien, alors que le président
Obama s'était engager à lier la reprise des négociations entre Israël et
les Palestiniens à l'avancement des tractations avec le gouvernement de
Téhéran. L'élection d'un islamiste un peu moins fanatique que le
précédent à la tête de l'Iran, aurait dû encourager les Américains à
mettre en œuvre une phase supplémentaire du processus de pressions
économiques et politiques sur Téhéran, mais à ce jour rien n'a été
entrepris pour enrayer les projets nucléaires iraniens. En revanche, les
Américains et les Européens ont réitéré leurs menaces à l'égard de
Netanyahou si celui-ci s'aventurait à une attaque militaire contre les
centrales iraniennes. Certes le monde arabo-musulman qui entoure Israël
vit une période d'une rare dangerosité, mais de son côté l'Etat hébreu
est de plus en plus isolé sur le plan politique et diplomatique. Il faut
espérer que le jour où le gouvernement israélien nommera un ministre
des Affaires Etrangères, ce poste ne sera pas devenu obsolète et
inutile…
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