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Barack Obama |
A quel jeu de dupes joue le président américain ? Après son revirement dans la crise des armes chimiques en Syrie, il se prépare à "cachériser" le nucléaire iranien. Serait-il assez naïf pour croire à l'opération de charme ou de marketing du nouveau dirigeant iranien, Hassan Rouhani ? L'arrêt du programme de développement nucléaire n'est pas une mince affaire, et ne se règle pas à travers quelques déclarations à l'ONU ou dans une conférence de presse. Il s'agit de stopper les centrifugeuses d'enrichissement d'uranium, de démanteler les centrales souterraines, à Fordow notamment ou encore de mettre un terme au programme de construction de missiles balistiques de longue portée destinés à être équipés d'ogives nucléaires. Pourquoi l'Iran, un des premiers producteurs de pétrole brut, aurait-il besoin de ressources énergétiques supplémentaires d'origine nucléaire? La question n'est pas seulement rhétorique, et elle concerne d'autres Etats dans la région, et surtout le principal pays du Golfe, l'Arabie saoudite, qui a fait part de ses réserves aux Américains. On a appris hier que des représentants israéliens avaient eu des contacts avec des représentants de ces Etats, pour coordonner leur stratégie et maintenir la pression sur Obama, afin qu'il ne soit pas tenté d'alléger les sanctions avant un règlement total du problème. Il y a eu deux précédents de pressions et de sanctions à l'égard de pays qui avaient mis en œuvre un programme de développement nucléaire: la Corée du nord et la Libye. En Corée du nord, le pouvoir en place n'a donné aucune garantie, ni permis à des observateurs étrangers de visiter les sites, mais il a publié quelques déclarations d'apaisement. On connait le résultat, cette dictature possède la bombe atomique, avec le soutien direct de la Chine et menace la région. En Libye, le processus de démantèlement a été mené par des experts nommés par l'Agence internationale pour l'énergie atomique et tout l'arsenal de Khadafi, y compris les centrales d'enrichissement d'uranium a été neutralisé et détruit. Israël et le monde occidental doivent exiger d'appliquer en Iran le modèle libyen et non le modèle coréen. Mais au-delà de la partie technique de ce dossier, la véritable question est de savoir quelles sont les véritables intentions d'Obama, dont il n'est plus possible aujourd'hui de croire qu'il est naïf ou simple d'esprit. Depuis sa première élection, Obama a tendu la main, non pas aux musulmans mais à l'Islam fondamentaliste, à travers ses liens aussi bien avec les Frères musulmans qu'avec le Pakistan, et son objectif est aujourd'hui de renouer les relations avec les chiites de Téhéran, rompues depuis l'avènement de Khomeiny en 1979. Il est, semble-t-il, prêt pour cela à abandonner ses amis et alliés israéliens, turcs et saoudiens, à renoncer à ses principes moraux en Syrie et au Liban et à mettre en danger son propre pays en renforçant Vladimir Poutine. Comme dans la fabuleuse histoire de Peter Schlemil, quand on a tout vendu, même son ombre, on devient soi-même obsolète.
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