L'année 2014, qui vient de commencer, apportera sans aucun doute de nombreux changements au Proche-Orient. Quatre centres d'intérêt devraient occuper l'attention des observateurs. Le premier est celui de la négociation entre Israël et l'Autorité palestinienne. Selon les prévisions, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, devrait présenter, avant la fin janvier, un accord-cadre dont l'objectif principal est la poursuite des négociations, car il semble évident aujourd'hui qu'il est, à ce jour, impossible d'obtenir un traité de paix avant la fin du mois d'avril comme l'avait annoncé Barack Obama. Il est fort à craindre que les principes de l'accord-cadre ne soient pas faciles à accepter pour Israël, mais Netanyahou semble préférer, pour l'instant, cette option à celle de l'abandon des négociations. Le second dossier brûlant est celui de l'Egypte où la population doit se prononcer par référendum sur le changement de la constitution, et il est clair qu'elle ne fait pas l'unanimité puisque les Frères musulmans sont redevenus une organisation terroriste hors-la-loi. Des élections pour la présidence égyptienne doivent se dérouler dans le courant de l'année et il est probable que le général El Sissi se présentera à ce poste. Son élection serait plutôt de bon augure pour Israël. La situation en Syrie continue, elle aussi, à inquiéter la région. Assad a repris des forces et reconquis des sites stratégiques vitaux, mais il ne contrôle pas la majeure partie du territoire et la guerre semble glisser vers le Liban. Par ailleurs, au nord du pays, les Kurdes ont de facto créé un Etat autonome. Tout le monde comprend, en occident comme en Russie, que même si Assad devait quitter le pouvoir, le démantèlement du régime amènerait au pouvoir les partisans d'Al Qaida, ce que personne ne souhaite, y compris l'Arabie saoudite. Le dernier dossier, et peut-être le plus complexe est celui de la Turquie. Le régime d'Erdogan est fragilisé et ébranlé par la corruption et les scandales financiers. Trois élections doivent avoir lieu en 2014, et le pouvoir en place est en danger. Toutefois, l'opposition libérale n'est pas aujourd'hui prête à assurer la relève. Elle n'a pas de leader, pas d'implantation dans les provinces et peu de moyens. La chute d'Erdogan risquerait de voir arriver à la tête du pays des islamistes encore plus dangereux que lui. La Turquie est un pays en pleine croissance économique et c'est ce qui a fait la force d'Erdogan ces dernières années. Sa seule défense face aux révélations de corruption a été d'accuser un ennemi extérieur qui veut déstabiliser le pays. Personne n'est dupe. Là encore, les Américains n'ont pas vraiment su trouvé une alternative dans un pays dont le rôle est déterminant pour l'avenir et l'équilibre du Proche-Orient.
Bonne année civile à tous
Michaël Bar-Zvi Aleph be Chevat 5774
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