Comment rester insensible à ce qui vient de se passer aux Etats-Unis ? Contre toute attente, contre tous les sondages, comme pour le Brexit, l'improbable s'est produit.
La secousse est telle qu'on ne sait où elle commence, et où elle finit. "Tremblement de terre", "Nouvelle ère", les articles rivalisent de termes pour exprimer l'étonnement, la surprise, l'inquiétude - surtout chez les journalistes - mais aussi tout simplement le changement.
"Le changement c'est maintenant" semble beaucoup mieux convenir à Trump qu'à François Hollande.
Nul ne sait aujourd'hui quel changement cela sera, ni même s'il y aura vraiment changement. Après tout, Trump est lui aussi issu de l'élite des grandes villes du nord-est américain, que représentait si bien Clinton ... ou plutôt si mal. Mais Trump a su incarner le ras-le-bol du peuple. Et le peuple a su se réunir autour de lui. On épiloguera des siècles sur ce que signifie "le peuple", on commence déjà - avec une joute parfois méprisante, choquante, fascisante - à comparer Trump dans un véritable amalgame, aux pires hommes de l'histoire, et la situation aux "heures les plus sombres de notre histoire" et autres délires de la presse et de la pensée gauchisante qui nous envahit idéologiquement depuis tant d'années, sans dire son nom.
Les attentes envers Trump sont grandes, très grandes, peut-être plus encore que celles qu'attendaient les électeurs d'Obama à son élection. Et comme son prédécesseur il ne réussira pas partout. Mais il y a trop à dire pour le moment pour concentrer son propos sur un élément en particulier. Espérons simplement que Trump saura faire comme le dit son slogan de campagne : "Make America great again." Soit refaire tout ce qu'Obama a décousu, au nom même d'une idéologie gauchisante, dans sa version américaine, qui a pris le pouvoir politique en 2009, ce qui signifie qu'elle avait déjà conquis maintes sphères de la société, et qui est en grande partie responsable du chaos qui règne dans certaines parties du monde aujourd'hui.
On insistera jamais assez : Trump est la réponse à Obama, un président qui par son pseudo-pacifisme et son refus d'assumer le rôle de fait des Etats-Unis - celui de gendarme du monde et celui de gendarme chez lui aussi en ce qui concerne l'Etat -, qu'on l'apprécie ou non, avec ses fautes et ses erreurs, avec ses stupidités et la défense parfois égoïste de ses intérêts étatiques, a laissé certaines parties du monde - et des Etats-Unis - devenir les victimes de néo-gendarmes régionaux - ou locaux - qui se sont fait un plaisir de remplacer les Etats-Unis là où ils n'avaient plus la volonté d'être.
La victoire de Trump est une trop grande claque à l'establishment - comme le fut le Brexit - pour pouvoir l'analyser à chaud et en déceler toutes les implications. Mais il n'y a guère que les véritables conservateurs, ceux qui militaient ou soutenaient Hilary clinton, qui sont contre essayer de changer ce qui ne va pas, et parfois même reconnaître ce qui ne va pas. Il faut saluer les américains - comme les Britanniques -, qui montrent à nouveau l'exemple, pour avoir eu le cran de choisir le changement, et l'inconnu parfois. Pour ne pas justement avoir "cédé à la peur" pour retourner ce terme si souvent utilisé par les tenants de l'establishment bobo-gaucho-dominateur qui sont en fait ceux qui veulent faire peur, en prétendant qu'en dehors de leur système, c'est le chaos (comme ils l'ont fait sur le vote pour le Brexit).
Les peuples semblent se réveiller, au moins partiellement, pas toujours de la meilleure façon mais peu importe - seul importe pour le moment qu'ils se réveillent - et plusieurs peuples, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Israël, en Inde, et d'autres, entendent dire aux systèmes, politiques, médiatiques et d'une partie de l'élite, systèmes dont ils n'acceptent pas certains points pour le moins, qu'une nouvelle ère a commencé : une ère où ils entendent reprendre le pouvoir.
A suivre.
Méïr Ronen - Francis-info
9 novembre 2016
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