La période des élections présidentielles étant à présent achevée, il est temps de commencer à penser aux élections législatives qui auront lieu les dimanche 11 et 18 juin 2017.
La division extrême qui s'est produite au 1er tour de l'élection présidentielle, avec quatre candidats autour des 20%, si elle se reproduit aux législatives, bien que la campagne soit encore longue et que, bien malin est celui qui prétend pouvoir prédire les résultats dès maintenant, pourrait bien provoquer un nouveau séisme politique en France.
J'y vois pour le moment deux raisons : la fin du Parti socialiste et le mode de scrutin.
La fin du Parti socialiste n'est pas anodine en effet.
Avec un résultat de 6,3% aux élections présidentielles, rares sont ceux qui pensent encore le parti socialiste capable de s'imposer aux législatives, et ce malgré l'appareil d'un parti bien structuré. Alors que les divisions apparaissent au grand jour avec les derniers ralliements à Macron, le parti socialiste pourrait réaliser un score encore plus faible qu'aux présidentielles, et disparaître presque totalement de l'échiquier politique, s'il ne disparaît pas avant. Enfin !
Reste que ce score aurait très probablement pour conséquence, si on se fie aux résultats au 1er tour des présidentielles (ce qui peut encore évoluer évidemment), de faire monter le mouvement La France insoumise mené par Jean-Luc Mélenchon.
Or cette progression du parti de Mélenchon pourrait bien déboucher sur des victoires au 2nd tour dans de nombreuses circonscriptions en raison du mode de scrutin, différent aux législatives. En effet, il n'y a pas aux législatives de qualifications des seuls deux candidats arrivés en tête au 1er tour. Au contraire, tout candidat obtenant plus de 12,5% des suffrages peut se maintenir au second, et c'est celui qui obtient le score le plus élevé au 2nd tour qui remporte toute la circonscription et est donc élu. Si bien que nombreuses seraient les circonscriptions avec des triangulaires voire des quadrangulaires qui changeraient tout à la donne.
Il n'est donc pas tellement exclu d'imaginer un scénario où le FN ou son corolaire (Bleu Marine ou nouveau mouvement) obtiendrait une quarantaine de sièges, tandis que la France insoumise en obtiendrait près de 150, voire plus. Sauf à imaginer une alliance entre "La République en marche" et "Les Républicains" avant ou après l'élection (le cas le plus probant étant une alliance postérieure à l'élection, ce qui achèverait de détruire le camp LR et révèlerait au grand jour la proximité entre européistes macronistes libéraux dits de gauche et européistes LR libéraux dits de droite ou du centre, comme au sein de l'Union européenne où ce scénario existe depuis vingt ans, notamment dans le choix des commissaires européens), l'idée d'un Jean-Luc Mélenchon premier ministre du président Macron n'est pas totalement à exclure.
Le même raisonnement vaut également pour Marine Le Pen, si tant est qu'elle réussisse à réunir ses troupes dans un nouvel ensemble d'ici un mois.
Méïr Ronen - Francis-info
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