Pour la première fois en Israël, un parti politique a voulu intégrer les francophones à la vie politique du pays.
Les organes de presse francophone, des présidents d’association, des grands entrepreneurs et des responsables d’organisations ont été conviés mardi après-midi à la Knesset pour un premier espace francophone qui devrait se prolonger avec une séance tous les deux mois.
L’objectif du Forum organisé par le parti Habayit Hayehudi est, d’une part de mieux connaître les besoins de la communauté francophone, d’autre part de coordonner les activités, les aides, les services dont peuvent bénéficier les Juifs qui ont immigré de pays francophones.
L’initiative du parti s’est faite dans le prolongement d’une campagne électorale qui a voulu manifester son intérêt pour les besoins particuliers de la population de langue française et sa représentation à la Knesset. Il est vrai qu’on compte 200.000 personnes en Israël dont le français est la langue maternelle et aucune réponse politique ne leur a été apportée jusqu’alors.
Sur place, en dehors de Yoni Chetboun qui présidait le forum, plusieurs députés du parti ont voulu souligner l’importance que représente pour eux ce travail de connaissance des besoins des francophones. Les députées Shmuli Moalem Refaeli et Ayalet Shaked ont manifesté leur présence et Naftali Bennett en personne a tenu à saluer l’assistance.
Après une brève explication du député Yoni Chetboun sur le fonctionnement des recours à la disposition d’un député (questions au gouvernement, discussions, comités, propositions à l’ordre du jour, adresse directe, etc), les interventions des participants ont réitéré les sempiternelles difficultés des immigrés francophones en Israël que nous avons tous constaté : l’absence de reconnaissance de diplôme dans les métiers médicaux ou paramédicaux, le manque de services en français, la création d’une radio entièrement en langue française, la difficulté d’apprentissage de l’hébreu, les options de logements, les questions fiscales, l’accès aux ressources et aux allocations ou tout simplement le décalage qui existe entre Israël et la France, qui manquent d’accords et de possibilités dans de nombreux domaines.
L’étendue des difficultés et des demandes, ainsi que la complexité d’application technique de certaines d’entre elles donnaient déjà une idée de la tâche rude à laquelle le député Yoni Chetboun va devoir s’atteler.
Le forum fut également l’occasion d’avoir un point de vue interne sur l’objectif politique du parti Habayit Hayehudi. A en croire les déclarations du député Yoni Chetboun, le parti n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin et prépare d’ores et déjà une implantation au niveau local pour les élections législatives en Israël. A cet égard, le représentant francophone d’Habayit Hayehudi a témoigné de la position politique de son parti. Si le Likoud, a-t-il précisé, est son allié naturel, c’est un euphémisme que de dire que les négociations ne se passent pas très bien. Au contraire, l’alliance d’Habayit Hayehudi avec Yesh Atid de Yaïr Lapid a été clairement confirmée. A plusieurs reprises Yoni Chetboun a mentionné l’importance de cette alliance, et la qualité humaine du parti Yesh Atid, même s’il existe bien évidemment des différences de fond entre les deux partis. Des propos que Naftali Bennett confirmait lui-même mercredi, après l’annonce de a participation de Tsipi Livni à la coalition, en indiquant qu’aucune pression du Likoud ne lui ferait abandonner l’accord passé avec Yesh Atid.
Dans l’ensemble, deux grands messages ont été portés lors de ce premier forum : Habayit Hayehudi ne lâchera ni les francophones, ni Lapid.
Misha Uzan - JForum / Correspondant en Israël
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