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Michaël Bar Zvi. Chronique du 19 janvier 2012

Les relations entre l'administration américaine de Barack Obama et le gouvernement de Netanyahou n'ont sans doute jamais été aussi mauvaises. Suite aux critiques de Washington sur l'attentat contre l'ingénieur iranien de la centrale de Natanz, deux ministres israéliens ont reproché aux américains leurs hésitations face au régime de Téhéran. Mais pour la première fois Israël et les Etats-Unis ont annulé le plus important exercice militaire commun aux deux armées, prévu pour le mois de mars prochain, auquel devaient participer près de 10.000 soldats américains. Peu importe de savoir qui de Netanyahou ou d'Obama a décidé de cette annulation.
Même si les raisons annoncées sont financières et que le commandant de la force américaine, le général Dempsey, a maintenu sa visite en Israël cette semaine, toujours est-il que les divergences sur la gestion du dossier iranien profite à Ahmadinedjad, qui gagne du temps dans le développement de ses projets nucléaires et continue de menacer les pays du golfe dans le détroit d'Ormuz. Pourquoi le président Obama cherche-t-il à isoler l'Etat d'Israël dans sa lutte contre le projet nucléaire iranien tout en confirmant qu'il constitue une dangereuse menace. Il semble qu'il souhaite former une coalition avec les pays arabes à majorité sunnite, alors qu'il vient d'abandonner l'Irak, en proie au terrorisme shiite.  Cela explique en partie l'attitude molle du président américain face à la montée des partis proches des Frères musulmans au lendemain des printemps arabes. Obama mise sur l'opposition entre Sunnites et Shiites pour maintenir l'influence américaine dans la région et semble prêt à sacrifier le lien privilégié et stratégique qui lie son pays à Israël. Si le président américain peut se permettre à moins d'un an des élections de défier le lobby juif, c'est parce qu'il décèle chez ses concitoyens une certaine lassitude vis-à-vis du Proche-Orient, et qu'il entretient cyniquement cette thèse en dénigrant tour à tour les partenaires du conflit, dont il estime disons-le vulgairement qu'il n'y a rien à en tirer. En renvoyant dos-à-dos le premier ministre Netanyaou, allié de Liberman et Mahmoud Abbas, allié aujourd'hui du Hamas, le président joue avec le feu et sème la confusion en comparant ce qui n'est pas comparable. Légitimer les Frères musulmans n'est pas vraiment le moyen d'empêcher l'Iran de posséder la bombe atomique dans les mois à venir.
Alors pourquoi avoir liquidé Ben Laden si l'on finit par légitimer les terroristes au nom de la démocratie ?

Michael Bar-Zvi    Kaf Daleth Beteveth  5772  

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