Michaël Bar Zvi. Que se passe-t-il à Homs? |
Les nouvelles qui nous parviennent de Homs depuis quelques jours sont contradictoires. D'un côté, les forces de Bachar el Assad continuent de massacrer sans pitié les civils et les opposants au régime, et d'un autre côté certaines rumeurs évoquent la présence de forces spéciales entrainées et soutenues par l'armée britannique et des troupes venues du Qatar.
Quels soldats à Homs?
Toutefois ces soldats n'ont pas été confrontés aux troupes syriennes, mais apportent semble-t-il une aide logistique sur le terrain d'une manière indirecte, afin d'éviter de fournir au pouvoir le prétexte d'une intervention étrangère. Ces troupes probablement arrivées par la Turquie se trouveraient dans les abords de Homs à Khaldia, Bab Amro et Rastan. Selon certaines sources, il semble que la Turquie soit à l'origine de cette opération visant à préparer l'entrée d'une force militaire arabo-turc sur le territoire syrien pour arrêter l'effusion de sang dans la région de Homs.
Le tournant décisif de Homs
La bataille de Homs est sans aucun doute le tournant de la guerre civile en Syrie, car c'est là que se joue l'avenir du régime de Bachar el Assad, en raison de la forte présence sunnite dans cette ville. Si Assad réussit avec l'aide de la Russie à gagner la bataille, il est probable qu'il pourra se maintenir au pouvoir, en revanche s'il perd ce combat, ce sera probablement la fin de la domination des alaouites en Syrie. Le succès des opposants dépend de leur capacité à réunir une coalition arabo-turque. A plusieurs reprises des contacts ont été établis avec Ankara, mais les conditions mises par Erdogan n'étaient pas acceptables par les Etats arabes du golfe. Il semble que les choses ont changé depuis les derniers événements sanglants de la semaine passée. L'Europe est toujours aussi frileuse, en revanche les Américains semblent évoluer et le ministre des affaires étrangères turc Davutoglu a été convoqué d'urgence hier au département d'Etat à Washington pour des consultations sur la situation dans la région. Le président Assad a, de son côté, demandé une aide supplémentaire à la Russie, notamment en commandant du matériel militaire lourd. Le transfert de la quarantième division, équipée de chars T 72, à la tête de laquelle il a nommé un proche parent Zohair El Assad montre que Bachar el Assad a parfaitement compris qu'il livrait sans doute à Homs une bataille décisive pour son avenir.
Cependant la réponse à cette question n'est pas à Damas, mais probablement à Moscou. Jusqu'où les russes sont-ils prêts à aller pour défendre la dictature d'Assad? Quel est le degré zéro du cynisme qui anime Poutine lorsqu'il annonce que le tyran de Damas est disposé à dialoguer avec l'opposition, alors que ses sbires égorgent femmes et enfants?
Pas étonnant que Crime et Châtiment soit un monument de la littérature russe et inspire encore ses dirigeants.
Michael Bar-Zvi. Que se passe-t-il à Homs ?. Tet Zain Be Chevat 5772
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