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L’an prochain à Tel Aviv, le roman. Interview pour i24news.tv

Misha Uzan, journaliste et rédacteur à i24news, consacre son premier roman à "la ville qui ne dort jamais"

Photo personnelle"Misha Uzan"Photo personnelle
Tel Aviv fut en 2013 la première destination des immigrants français en Israël, devant Jérusalem, Netanya et Ashdod.

A n’en pas douter, Tel Aviv attire. Ville jeune, dynamique, cosmopolite, déjantée parfois.
Misha Uzan, journaliste et rédacteur à i24news, lui consacre son premier roman.
i24news : Misha Uzan, c’est votre premier roman, comment vous est venue l’idée d’écrire un roman sur Tel Aviv?
Misha Uzan : A vrai dire, à l’origine je n’ai pas pensé à Tel Aviv. Tout a commencé lorsque j’étais à l’armée. J’ai eu une expérience pour le moins originale. Ce n’est pas du tout ce que vous pouvez vous imaginer. Je n’étais pas combattant, il ne s’agit pas de guerre ou du conflit israélo-arabe. Non c’est un côté très kafkaïen que j’ai découvert, le “balagan” comme on dit en hébreu, c’est-à-dire le désordre. Ce n’était pas bien méchant mais c’était à mourir de rire.
Une personne avec qui je travaillais m’a dit : tu devrais en faire un livre. C’est comme ça que j’ai commencé.
i24news : Et comment en êtes-vous arrivé à Tel Aviv?
Misha Uzan : Petit à petit j’ai commencé à comprendre que c’était plus que des péripéties à l’armée qui méritaient d’être racontées. En tant que journaliste pour des sites internet, j’ai été amené à découvrir tous les aspects de Tel Aviv, à toutes les heures du jour et de la nuit. C’est tout ce qui m’entourait qui était atypique : les relations entre hommes et femmes, la façon de s’habiller, le rapport à la religion, les conditions de travail, l’intégration des nouveaux immigrants, toute la ville. J’ai d’abord pensé au décalage culturel, mais c’était plus que cela. Ce n’était pas politique, ce n’était pas seulement culturel ou économique, c’était tout à la fois. La forme du roman s’imposait donc.
i24news : Mais qu’y a-t-il de si particulier à Tel Aviv?
Misha Uzan : Un ami israélien m’a dit un jour du hublot d’un avion qui descendait sur Tel Aviv : “Cette ville n’est pas belle, mais qu’est-ce qu’elle est sexy ! C’est une moche sexy.” J’ai trouvé cela très juste. Israël tout entier est un point d’interrogation, mais Tel Aviv peut-être encore plus. On y découvre une ville occidentale avec des touches orientales, dans un pays à la fois ancien et nouveau comme disait Herzl, une ville pleine de vie, pleine de jeunes aussi, une ville gay dans les deux sens du terme, mais aussi une ville bruyante , difficile, énervante même. Rien n’est laissé de côté.
i24news : Il y a d’autres livres qui se consacrent à l’immigration en Israël. En quoi le vôtre est-il différent? Est-ce autobiographique ?
Misha Uzan : Il existe en effet d’autres livres qui abordent le phénomène de l’immigration en Israël. Pas beaucoup à ma connaissance, quelques-uns. Mais soit ils sont autobiographiques soit l’immigration n’est qu’un prétexte pour parler d’autre chose. Dans L’an prochain à Tel Aviv, l’aliya est au centre. Le thème du livre ,c’est l’aliya, la difficulté de s’intégrer en Israël, le décalage qui existe entre la culture judéo-française et la culture israélienne, le manque et même parfois l’absence de communication entre franco-israéliens et Israéliens de souche.
Mon roman pousse aussi la réflexion plus loin. Certains lecteurs, en particulier en France, ont en effet été étonnés de constater que ces immigrants avaient parfois perdu de leur sionisme, qu’ils ne parlaient pas bien l’hébreu ou que leur mode de vie pouvait s’éloigner de ce qu’ils avaient imaginé. C’est tout cela que je raconte, sous forme romancée. Mais c’est un roman post-proustien, contemporain, l’intérêt n’est pas dans l’intrigue et ce qui se passe à la fin, mais dans la description d’un monde, dans l’image qu’il renvoie.
Je me suis bien évidemment inspiré de ce que j’ai vécu ou vu, entendu, mais ce n’est pas autobiographique. Le caractère de la ville est à mon sens trop profond pour n’être perçu qu’à travers un seul regard. C’est pourquoi j’ai choisi de raconter l’histoire de plusieurs jeunes français d’une vingtaine d’années venus s’installer dans la ville blanche. On y découvre leur monde : la plage bien sûr, les quartiers riches et les plus délaissés, la Gay pride, les soirées, les difficultés au travail, etc, tout ce qui fait Tel Aviv.
i24news : Et selon vous, faut-il venir s’installer à Tel Aviv?
Misha Uzan : Ce n’est pas à moi de dire aux gens où et comment vivre leur vie. Mais le livre pose beaucoup de questions. Sur Israël, le sionisme, l’identité juive et l’identité israélienne mais aussi le mode de vie tel aviven, qu’on dit parfois hédoniste. Faut-il l’aimer ou le critiquer? Au lecteur de se faire une opinion.
Le livre comprend aussi des critiques, de Tel Aviv et d’Israël, de façon détournée. Mais qu’on ne s’y trompe pas, c’est un livre d’amour à Tel Aviv et d’amour à Israël.
C’est une ville formidable! C’est un pays étonnant, unique. D’ailleurs, même ceux qui ne l’aiment pas en parlent tout le temps.

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