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Quand un ministre allemand méprise Israël - Par Michaël Bar Zvi

Gabriel Sigmar, ministre allemand des Affaires étrangères
Le Premier ministre israélien a annulé sa rencontre avec le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel en visite en Israël. La presse en Europe a évidemment sauté sur cette occasion pour critiquer l’attitude non diplomatique du Président du Conseil israélien, en ne présentant que partiellement ce contentieux. La raison première du refus de Netanyahou est le rejet du protocole diplomatique par le ministre allemand, connu pour ses provocations et ses effets de manche lors de ses visites à l’étranger. 

Lorsqu’un ministre se rend dans un autre pays, son emploi du temps doit être validé par l’Etat qui le reçoit. Or Sigmar Gabriel, après avoir à plusieurs reprises accusé Israël de pratiquer l’apartheid, avait décidé de rencontrer non seulement les représentants de l’opposition israélienne à la Knesset, ce qui est tout à fait normal, mais des associations militantes d’extrême gauche. 

Ce que la presse européenne a omis de dire c’est que Sigmar Gabriel a refusé de rencontrer des associations de familles victimes du terrorisme et de représentants des implantations qui souhaitaient également le rencontrer pour lui expliquer leurs positions. Mais au-delà du débat sur la volonté de cet homme politique en fin de carrière de provoquer un esclandre ou une crise diplomatique, la question qui se pose, à la veille du Yom Hatsmaout en Israël, est de savoir si Monsieur Gabriel aurait agi de la sorte avec une grande puissance, ou un autre Etat européen ? Serait-il allé en Russie rencontré des manifestants contre Poutine, ou même des militants contestataires aux Etats-Unis. Si Netanyahou l’avait reçu il aurait été dans l’obligation de le réprimander, ou de le congédier en quelques minutes. L’indépendance, la souveraineté, l’exercice d’un pouvoir légitime supposent des règles dont la première est la dignité de la fonction. 

En 1964 le Pape Paul VI s’était rendu en Israël après une visite en Jordanie, mais il avait refusé de rencontrer le Premier ministre israélien Lévy Eshkol à Jérusalem, et celui-ci avait accepté de le recevoir à Megido. A l’époque cette décision avait été vivement critiquée par l’opinion publique en Israël. Les temps ont changé et même la diplomatie allemande, avec laquelle Israël entretient d’excellentes relations, doit comprendre que l’Etat juif n’est pas une république de bananes. 
Il semble d’ailleurs qu’Angela Merkel n’a pas vraiment apprécié l’attitude de son ministre, car son porte-parole a immédiatement déclaré que cet incident ne porterait nullement atteinte aux relations bilatérales, et notamment aux divers programmes de coopération militaire et économique. Personne en Israël n’ignore que de nombreuses organisations anti-gouvernementales en Israël reçoivent un soutien financier massif de l’Union européenne et que de nombreuses associations allemandes servent de courroie de transmission dans ces activités. Israël, en tant qu’Etat démocratique respectant la liberté de conscience et d’expression, ne s’oppose pas à ces soutiens tant qu’il ne s’agit pas d’une aide au terrorisme ou au boycott. 

Pourquoi le ministre allemand a-t-il ressenti le besoin de manifester par sa présence un soutien, sinon pour renforcer la campagne internationale de délégitimation d’Israël mise en place par l’Autorité palestinienne ces dernières années ? Mais l’autre question c’est pourquoi les associations israéliennes anti-gouvernementales, qui reçoivent la quasi-totalité de leur budget de l’étranger ont besoin de faire des selfies avec Sigmar Gabriel ? Celui-ci connaît bien Israël et les territoires sous contrôle palestinien et ses représentants l’informent en permanence de la situation. Pourquoi ne pas aller en Turquie Mr Gabriel pour rencontrer les opposants d’Erdogan ? 

Michaël Bar-Zvi 
27 avril 2017
Aleph Be Yaar 5777

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