Le plus haut taux de chômage depuis 12 ans en France, le taux le plus bas en Israël, une situation paradoxale.
La France et Israël |
Israël croît, la France décline (en chômage?)
Tout rapproche et tout oppose Israël et la France.
L'économie israélienne est forte et tous les observateurs l'affirment : la croissance est à plus de 4% depuis plusieurs années, mais elle subit un ralentissement du fait de la crise européenne et devrait être à moins de 3% pour 2012, Israël possède par ailleurs une note de A quant au taux d'emprunt sur les marchés (une note correcte mais ça n'est pas du AAA) mais elle pourrait augmenter à long terme. Israël est le petit nouveau mais le petit dernier de l'OCDE et on lui reproche trop d'inégalités.
De son côté la France est une vieille puissance, mais les temps sont durs. On la dit en déclin depuis une décennie, plus souvent, son taux de chômage explose, elle traîne une croissance à 1% ou moins depuis 10 ans et sa note sur les marchés d'emprunt est le triple AAA, mais elle est menacée de le perdre. Rien ne va plus.
Cap historique du chômage dans les deux sens
En Israël, le taux de chômage est tombé à 5% de la population active civile en octobre 2011. Les chiffres les plus faibles de tous les temps selon le Bureau Central des Statistiques. Les chiffres des mois précédents sont également vus à la baisse, une baisse régulière mensuelle de 0,1-0,2% du taux de chômage depuis janvier. Le chômage a baissé de 6,2% en janvier à 5,6% en mai et 5% en octobre. 5% c'est ce qu'on appelle le taux de chômage structurel. 5% ça signifie qu'il n'y a pas vraiment de chômage. Des résultats étonnants au moment même où Israël commence à subir l'effet de la crise trop longue en Europe et par conséquent la baisse de l'activité avec ses partenaires européens.
Quant à la France, elle connaît en 2011 une hausse de 5,2% de chômage en un an. Elle atteint presque le chiffre de 4.510.500 personnes sans emploi en novembre 2011, un taux inédit depuis douze ans.
Réjouissances d'un côté, sommet contre le chômage de l'autre
Et tandis que le ministre des Finances israélien Youval Steinitz célèbre ces chiffres historiques qui sont pour lui "la preuve du succès du plan anti-crise du gouvernement" et continue d'encourager l'investissement "en maintenant scrupuleusement une politique financière responsable ", pendant ce temps Nicolas Sarkozy annonce la tenue d'un sommet pour l'emploi le 18 janvier prochain et Xavier Bertrand, ministre français du Travail, propose de "simplifier" et "raccourcir les délais concernant l'activité partielle afin d'y avoir davantage recours". Et d'ajouter "Quand ça va bien, on peut augmenter la durée du travail, les rémunérations, beaucoup plus vite, beaucoup plus facilement. Quand ça va moins bien, on peut adapter le temps de travail s'il y a des garanties pour l'emploi. C'est ce qui se fait par exemple en Allemagne".
A les écouter, on croirait deux mondes différents, pourtant seule la Méditerranée les sépare. Mais aussi un système social bien différent, un système économique qui l'est plus encore, une situation presque inversée, l'un puissant semble chuter, l'autre faible semble émerger. Mais sans faire dans la généralisation, car Israël connaît aussi bien des difficultés et la France bénéficie encore de privilèges que nombre d'Israéliens voudraient approcher, le taux de chômage semble cristalliser deux dynamiques totalement différentes.
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