Ce que demande Yaïr Lapid

Par Gerard Fredj pour Israëlinfos


Benjamin Netanyahou va entamer les négociations avec le partenaire qui lui posera probablement le plus de difficultés : Yaïr Lapid et son parti, Yesh Atid, qui a obtenu 19 sièges aux dernières élections législatives.

La liste de ses exigences pour entrer dans la coalition gouvernementale n'est en effet, pas mince.

Yaïr Lapid
D'emblée, Lapid devrait demander la réduction du nombre de ministres dans le gouvernement.
(Traditionnellement, l'expansion sans fin du nombre de postes de ministres, y compris sans affectation précises, fait partie du jeu des négociations entre partis), limitant ainsi indirectement les possibilités de discussions avec les moins représentées des formations politiques.

Il remettra également sur la table la question d'une loi sur le service national pour tous (y compris les jeunes haredims et les arabes, également une demande d'Habayit Hayehudi) et la reprise rapide des négociations avec les palestiniens.

Lapid compte bien également exiger de Netanyahou que la coalition comporte au moins un autre parti centriste (soit Kadima de Shaul Mofaz – 2 sièges -, soit HaTnuah, le parti de Tsipi Livni)…

Et très concrètement, Yaïr Lapid demande, en outre, 4 ministères régaliens pour son parti : les Affaires étrangères pour lui, l'éducation, la justice, et le logement ainsi que la Présidence de la commission des Finances de la Knesset.


Des demandes qui risquent de s'avérer un cassement de tête pour Benjamin Netanyahou alors qu'Israël Beteinou compte bien récupérer le ministère des Affaires étrangères, et le Shas, le stratégique ministère du Logement.

D'autant qu'un semblant de bloc se dessine : pour Lapid, Habayit Hayehoudi doit être un partenaire naturel de la coalition, alors qu'un certain nombre de soutiens du Premier ministre l'éviteraient bien.
Des rumeurs contradictoires circulaient au likoud en fin de semaine dernière, alors que la dernière déclaration de Yaïr Lapid, selon laquelle il briguerait le poste de Premier ministre lors des prochaines élections a jeté un froid; depuis, certains estiment que Benjamin Netanyahou réfléchirait à l'opportunité de l'inclure dans la coalition – si tant est qu'il puisse l'éviter.

"Netanyahou n'a pas besoin d'avoir à un poste clé quelqu'un qui va l'affaiblir en songeant à sa propre carrière", confiait l'un des conseillers de "Bibi".

Celui-ci pourrait d'ailleurs conclure, en premier lieu, une alliance avec Naftali Bennett d'Habayit Hayehudi – en dépit des mauvaises relations qui prévalent entre les deux leaders – pour affaiblir les positions de Lapid.
Ce parti, comme le Shas,dervaient rencontrer le Likoud dès lundi.

Selon la tonalité que benjamin Netanyahou voudra donner à son prochain gouvernement, il a aujourd'hui plusieurs options :
- si il souhaite réformer la question du service national, il pourra rassembler autour du projet Yesh Atid, Habayit Hayehoudi, Shas, auxquels pourraient se joindre Hatnuah et Kadima,
- si les questions de politiques intérieures sont sa principale préoccupation – ce qui semble peu probable compte tenu des enjeux régionaux), il pourrait inviter le second parti religieux, Judaïsme Unifié de la Torah et laisser Habayit Hayehoudi dans l'opposition; dans ce cas il y a peu de chance que la question de la réforme du service national avance.

Alors que les critiques de la politique israélienne à l'égard des palestiniens montent dans les pays occidentaux, Benjamin Netanyahou craint que l'inclusion d'Habayit Hayehudi ne donne un signal négatif au regard d'un hypothétique processus de paix.

Dimanche en fin d'après midi, le deux étoiles montantes de la politique israélienne, Yaïr Lapid et Naftali Bennett annonçaient qu'ils étaient en parfaite concordance de vue sur la réforme du service national et l'incorporation des jeunes haredims.

Tandis que de son côté, Yaïr Lapid annonçait envisager de demeurer dans l'opposition et …de remplacer Benjamin Netanyahou comme Premier ministre lorsque son gouvernement chuterait sur la présentation du budget. Une façon de maintenir la pression.
Lundi matin, après un premier round de négociations, Lapid estimait qu'il "pouvait faire ou défaire le gouvernement".

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