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Syrie : pourquoi Israël intervient, par Michaël Bar Zvi

Le gouvernement israélien n'a pas officiellement confirmé que des avions de Tsahal avaient attaqué des positions du Hezbollah au Liban, il y a deux jours. Selon les sources officieuses, cette attaque était très brève, minutieusement ciblée et visait des batteries de missiles longue portée de type SS 21 qui se dirigeaient vers des bases du groupe terroriste. Une des raisons pour lesquelles, Israël ne communique pas sur cette attaque est qu'elle s'est en fait déroulée sur le territoire syrien et non au Liban, dans une région montagneuse à Nabi Chiit culminant à plus de 1600m. De fait, la frontière entre le Liban et la Syrie n'existe plus et les armes circulent d'un pays à l'autre sans aucun contrôle de l'armée libanaise. Israël n'entend pas intervenir dans la guerre civile, sinon par des actions purement humanitaires. Néanmoins, depuis le début de ce conflit, Israël craint un débordement de la guerre vers sa frontière septentrionale et a défini une ligne rouge claire, à savoir le changement du rapport de forces par l'introduction d'armes de longue portée ou non conventionnelles sur le territoire libanais. A plusieurs reprises, le Hezbollah a essayé de franchir cette ligne rouge, malgré les avertissements de l'état-major israélien et en dépit de sa situation délicate face aux forces djihadistes sunnites au Liban. Il est difficile de croire que le Hezbollah cherche en ce moment à ouvrir un nouveau front avec Israël, alors que la majeure partie de ses troupes est  encore engagée dans le conflit syrien et qu'il a subi de lourdes pertes dans les combats des derniers mois. Toutefois il semble que l'alliance Iran-Syrie- Hezbollah est en passe de surmonter ses adversaires dans la guerre civile et de maintenir Assad au pouvoir à Damas. Le renforcement du régime alaouite- chiite ces dernières semaines permet d'envisager le retour des membres du Hezbollah dans quelques mois, remplacés petit à petit par des mercenaires engagés en Europe par le régime syrien, dont le nombre dépasserait le millier à ce jour.  Afin de préparer les futures échéances, aussi bien au sein du Liban que contre Israël, la stratégie de Téhéran et Damas est de fournir à Nasrallah un puissant arsenal. Les livraisons d'armes en provenance de Russie et de Chine n'ont cessé d'augmenter au cours des derniers mois, et les quantités dépassent largement les besoins de Bachar el Assad, qui a décidé d'en stocker une partie dans les bases du Hezbollah. Malgré les discussions à la conférence internationale sur la Syrie, Assad et son armée n'ont jamais été aussi forts depuis le début du conflit. Le commandant de la marine israélienne a fait part, hier dans une interview, de son inquiétude face aux quantités énormes d'armes présentes au Liban et Tsahal a monté hier soir son niveau d'alerte. Depuis le début de 2013, c'est la sixième fois que l'armée israélienne intervient pour maintenir le fragile équilibre militaire dans cette région. Il faut espérer que le message a été reçu par le destinataire, même si l'expérience du passé permet d'en douter.
Michaël Bar-Zvi   Khaf Zain Adar alef 5774

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