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Les clips de campagne en Israël


La Cour suprême israélienne vient d’autoriser un spot de campagne du parti arabe Balad qui tourne en dérision non seulement des opposants politiques, mais surtout l’hymne national d’Israël, l’Hatikva, qui est une chanson d’espoir pour le peuple d’Israël.

La Haute Cour, dirigée par Asher Grunis, a en effet, renversé la décision du juge du Comité central des élections, Elyakim Rubinstein, qui avait estimé dans un premier temps qu’une partie du spot publicitaire, dans lequel les paroles de l’hymne national "Hatikva" sont chantées sous un air de chanson arabe, devait être retirée. Selon lui, le spot tournait d’une « manière tordue et ridicule » l’hymne national et « déshonor[ait] les symboles de l’Etat, un Etat juif et démocratique."





Mais la Haute Cour de Justice a également autorisé le spot de campagne du parti Otsma leisraël, d’Aryeh Eldad et Michael Ben Ari, que Rubinstein a voulu également faire retirer car considéré comme offensant. Dans le clip de campagne, il y est dénoncé les passe-devoirs accordés en Israël à une partie de la communauté arabe : "Dans [la ville arabe de] Sakhnin tout le monde ne paie pas de taxes municipales" et " à Jérusalem-Est, il y a ceux qui font preuve de mépris pour la loi", ou encore "Dans [la ville arabe de] de Taybeh et dans le Néguev, il y en a qui construisent des logements illégaux". Dans le spot, les deux leaders du partis ironisent d’ailleurs, en arabe. (Ci-dessous).







Les deux partis politiques, Balaad et Otsma le Israël, qui sont totalement opposés et s’attaquent l’un l’autre, ainsi que l’Association pour les droits de l’homme en Israël, ont présenté des recours devant la Cour suprême contre la décision de Rubinstein.

La Haute Cour de justice a statué que, "Dans les deux cas - qui sont très différents l’un de l’autre - il est difficile de dire s’ils répondent à des critères restrictifs nécessaires pour limiter la liberté des partis et la liberté d’expression, et il est difficile de définir le degré d’atteinte aux sensibilités à la suite de ces annonces de campagne ou si cela est "au-delà du niveau approprié de tolérance."

Dans leur décision, les juges ont écrit : "la campagne publicitaire de Balad était destinée […] à être une satire politique. Même si l’utilisation de l’hymne national est insolent, drôle ou ridicule, dans leurs mots, le but de l’annonce n’est pas l’avilissement de l’hymne national."

La Cour suprême a donc conservé ses principes de liberté d’expression sans limite. Il faut noter que, si certains pays démocratiques adoptent ce type de positions, ce n’est pas le cas de certains autres qui estiment que la liberté d’expression doit être encadrée dans une démocratie. Certaines lois allant dans ce sens existent également en Israël mais aucune jusqu’à présent, n’empêche quiconque d’appeler à la fin de l’Etat d’Israël. Cela ferait partie de la liberté d’expression.

Aussi, on peut critiquer la politique en Israël, mais on ne peut pas dire que les campagnes électorales manquent d’originalité ou d’expression libre. Depuis le début de la campagne, de nombreux spots et affiches de campagne ont rivalisé d’originalité et de satire dignes d’émissions de télévision, elles ont aussi fait l’objet de recours, protestations et demandes d’interdiction : le spot de Shass sur le mariage, une amende au Likoud pour avoir fait chanter Sarit Hadad, ou à Habayit Hayehudi pour avoir montré des soldats sur ses annonces, ou encore la demande de suppression d’un spot du petit parti Kalkala pour "allusion sexuelles", etc.


Misha Uzan - JForum / Correspondant spécial en Israël


Tags : Israël,élections,Hatikva,Balaad,arabe,juif,Otsma leisrael,musique,cour suprême,haute cour de justice

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